Par Le Lutin d'Ecouves - 02-06-2023 18:27:52 - 1 commentaire
Curieux de nature, j'ai récemment discuté avec l'intelligence artificielle ChatGPT. Après quelques tâtonnements, j'ai réussi à lui faire écrire quelques poèmes dans le style de ceux que j'ai pu produire sur ce blog. Le résultat peut tromper le néophyte mais je l'ai trouvé un peu euh... artificiel. Cela dit ChatGPT peut produire des alexandrins sur commande et ne fait pour le moment pas de faute d'orthographe. Je l'ai d'ailleurs félicité pour son travail appliqué, ce à quoi il m'a répondu :
"Je vous en prie ! Je suis ravi d'avoir pu répondre à vos attentes et de vous avoir offert des poèmes dans le style du Lutin d'Ecouves. Si vous avez d'autres questions ou besoin d'une aide supplémentaire, n'hésitez pas à me le faire savoir. Je suis là pour vous aider. Merci pour vos aimables paroles et votre appréciation."
Il est mignon !
Promis, mes prochains billets ne seront pas écrits à l'aide de cette aimable machine mais cependant, je ne résiste pas à vous livrer la réponse qu'il m'a faite à cette question :
Connais-tu le Lutin d’Ecouves ?
"Oui, je suis familiarisé avec le Lutin d'Ecouves. Le Lutin d'Ecouves est une créature légendaire qui est souvent associée à la forêt d'Ecouves en Normandie, en France. Selon les récits populaires, il s'agit d'un lutin espiègle et farceur qui habite la forêt et joue des tours aux personnes qui s'y aventurent.
Le Lutin d'Ecouves est décrit comme étant petit, avec une apparence facétieuse et une nature taquine. On raconte qu'il aime se cacher dans les fourrés, faire du bruit pour effrayer les promeneurs et déplacer des objets d'un endroit à un autre. Il est considéré comme le gardien mystique de la forêt, protégeant son territoire des intrus.
Les histoires sur le Lutin d'Ecouves sont souvent transmises de génération en génération, créant ainsi une aura de mystère et d'aventure autour de la forêt. Les personnes qui se promènent dans la région d'Ecouves peuvent parfois entendre des rires étouffés ou remarquer des mouvements furtifs dans les bois, attribués aux farces du Lutin d'Ecouves.
Bien que le Lutin d'Ecouves soit généralement perçu comme une créature inoffensive, il est conseillé de respecter la forêt et ses habitants, en évitant de perturber leur habitat naturel. Ainsi, la légende du Lutin d'Ecouves ajoute une touche de magie et de merveilleux à la beauté déjà captivante de la forêt d'Ecouves."
Etonnant, non ?
DOUZE MOIS, DOUZE DÉAMBULATIONS
Par Le Lutin d'Ecouves - 20-12-2022 20:01:29 - 8 commentaires
Janvier
Rose Gourmandise |
Hybride Panasonic DMC-GX80
Février
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Différentes rêveries |
Mars
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Gare aux lignes ! |
Compact Panasonic DMC-TZ100
Avril
Relais en couple |
Hybride Panasonic DMC-GX80
Mai
A la Porte de Lancrel |
Autrefois, la ville d'Alençon était entourée d'une muraille percée de portes donnant sur les faubourgs. De la porte de Lancrel ne reste plus qu'un fort discret accès piétonnier. Ici, on sent le poids de l'Histoire accentué par ce vénérable personnage à la crinière blanche.
NAGUÈRE, DES ÉCOLES - ÉPISODE 18
Par Le Lutin d'Ecouves - 07-09-2022 09:55:47 - 16 commentaires
Par Le Lutin d'Ecouves - 07-07-2022 12:00:59 - 5 commentaires
Etape 12 : 19 juin Plougasnou-Térénez (11,96 km - 260 m D+)
C'est au petit déjeuner que nous découvrons la situation : le vent a tellement soufflé cette nuit que l'eau a pénétré la verrière du restaurant et la patronne dispose bassines et serpillières. Pendant que nous mangeons, un nouvel assaut de pluie a lieu. La distance prévue est assez courte et nous décidons de prendre notre temps en espérant une accalmie.
Et c'est parti sous une pluie modérée ; las, à la sortie du village c'est déjà un déluge du genre que nous n'avons jusqu'ici connu qu'à Cherbourg. Nous nous réfugions sous un abri bus duquel nous ne ressortirons qu'après 50 min de sévère renâpée.
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Trop fun la rando ! |
Il doit faire 13 ou 14 degrés, ça on supporte mais le vent s'amuse à décorner les bœufs et il devient encore plus insistant quand on arrive à la pointe du Diben.
Bien sûr, le paysage est magnifique mais nos sacs augmentent sérieusement la prise au vent, rendant cette partie du parcours périlleuse tellement les rafales nous ballottent, c'est ballot !
De grains en coups de vent, nous commençons à être pénétrés par la conviction qu'il faut faire vite pour rejoindre le camping qui nous attend. Ben oui, pour expier le précédent hébergement plus que bourgeois, nous avons réservé une petite cabane de 9 m2 sans sanitaire avec juste deux lits, pour 39 euros, ça le fait.
Eh bien, 2,5 km avant le camping, les éléments se déchaînent tellement que nous sommes obligés de nous arrêter au port de Térénez où nous nous réfugions dans une crêperie dans laquelle nous nous changeons puis mangeons en prenant notre temps vu que dehors c'est l'apocalypse météo. Profitant d'une fugace éclaircie, nous rejoignons le camping où nous apprenons que le séchoir de la buanderie est en panne depuis ce matin. Trop bien ! Heureusement, la cabane a un radiateur qui va nous aider à sécher nos affaires. C'est ainsi que nous passerons la nuit dans un étendoir à linge improvisé.
Etape 13 : 20 juin Térénez-Morlaix (14,87 km - 184 m D+)
Plus grand mausolée mégalithique d'Europe, ce cairn fait 75 m de long sur 28 de large. Il comporte 11 chambres funéraires de deux époques différentes entre moins 4500 et moins 3900. Son exceptionnelle conservation est due au fait qu'il était jusqu'il y a peu recouvert de terre et ce n'est que dans les années 50 qu'un entrepreneur qui voulait en faire une carrière découvrit que les cailloux qu'il voulait exploiter n'étaient pas venus tout seuls. Depuis, l'Etat a racheté le site.
Après un croque-monsieur dans une brasserie style années 20, nous allons nous coucher dans notre appart dont nous apprécions le calme. Nous avons bien choisi la date car des affiches nous apprennent que la place sur laquelle nous sommes abritera demain la Fête de la Musique une bonne partie de la nuit... Au fait, il n'a pas plu de la journée.
Etape 14 : 21 juin Morlaix-Carantec (17,87 km - 338 m D+)
Nous n'avons pas envie de nous prendre la tête avec le dénivelé du GR et optons pour la route qui longe la Rivière de Morlaix. Au bout de 5 bornes, nous en avons assez et reprenons le GR, traversant ainsi une forêt qui est en fait l'immense parc d'un ancien château.
Etape 15 : 22 juin Carantec-Roscoff (20,47 km - 341 m D+)
Dernière étape : Nous quittons la presqu'île de Carantec en franchissant la Penzé au Pont de la Corde situé au cinquième km.
Par Le Lutin d'Ecouves - 05-07-2022 18:15:06 - 3 commentaires
Etape 9 : 16 juin Lannion-St Michel en Grève (21,92 km - 523 m D+)
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Vous remarquerez que c'est de l'Orangina ! |
Par Le Lutin d'Ecouves - 02-07-2022 20:03:17 - 3 commentaires
Etape 4 : 11 juin Tréguier-Buguélès (24,39 km - 341 m D+)
Le temps est bien agréable ce matin... Nous entreprenons la remontée du Jaudy en franchissant d'abord un de ses affluents.
En route pour notre gîte situé à Buguélès, nous voyons sur la carte que nous avons environ 3 km de campagne pour le rejoindre et, oh surprise, nous ne quittons jamais la côte. En fait, l'estran est tellement large en ce lieu qu'il est compté comme de la terre ferme sur la carte alors qu'il est sous l'eau au moment où nous passons. Une fois arrivés, nous sommes accueillis par deux retraités de l'Education Nationale qui nous installent dans une petite maison au confort royal munie d'un lave-linge (Alléluia !) et d'un sèche-linge (Hosanna !). Ils nous proposent de nous déposer le soir au restau de la plage de Gouermel situé à deux bornes de là. Trop sympas ! Nous déclinons leur offre de venir nous rechercher après le repas, on est quand même des sportifs...
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Encore plus bizarre ! |
Par Le Lutin d'Ecouves - 29-06-2022 09:37:57 - 7 commentaires
Et voilà les Lutins repartis sur le GR 34 ! Logiquement, le départ se fait à l'arrivée de la session précédente : le port de Paimpol. Seize étapes dont une en boucle (étape 0) de Paimpol à Roscoff pour 300 km et 250 m avec un dénivelé plus raisonnable que l'année dernière (5641 m). Nous avons 131 ans à nous deux et nos sacs font respectivement 8 à 10 kg (Josette) et 9 à 12 kg (Thierry) en fonction de la quantité de nourriture et d'eau (jusqu'à 3 litres).
Merci à ma chère épouse Josette pour les notes quotidiennes qu'elle a prises et qui me permettent de rédiger ce compte-rendu.
Etape 0 : 7 juin Paimpol (8,78 km - 133 D+)
Le voyage en train s'est déroulé sans incident et nous arrivons assez tôt sur le port. Un petit tour pour trouver un restau et nous optons pour un filet mignon et un far breton le tout arrosé de Philomenn, la bière de Tréguier. On tape tout de suite dans le local. Pour digérer, nous entreprenons le tour de la pointe de Guilben à l'est de la ville, jolie balade qui eût été superfétatoire à la suite des 18,5 km de la seizième étape de l'année dernière (En gros, on avait zappé car on en avait plein les bottes).
Cette boucle de 6 km nous permet de faire les réglages des sacs et des attitudes de marche. On est presque en ville et nous rencontrons pas mal de monde, il faut dire que le paysage de la pointe vaut le coup, la baie de Paimpol est vraiment magnifique même sous les nuages.
Etape 1 : 8 juin Ploubazlanec-Lézardrieux (24,73 km - 600 m D+)
La remontée vers la Pointe de l'Arcouest est assez aisée. Nous prenons un café face à l'embarcadère pour l'île de Bréhat, un joli coin fourmillant de badauds tout au long de l'année. Si vous n'êtes pas accoutumés à l'ambiance du métro parisien, je vous conseille la visite de Bréhat en janvier ou février... Nous longeons ensuite la côte jusqu'à Loguivy, un très joli port qui vaut bien Bréhat, la foule en moins.
Etape 2 : 9 juin Lézardrieux-Pleubian (16,97 km - 356 m D+)
Ce ne sera qu'à l'embouchure que nous pourrons enfin nous rapprocher de l'eau après une série de routes de campagne se ressemblant les unes les autres. Il faudra bien une bière locale pour retrouver un peu de sérénité après cette étape un peu monotone.
Etape 3 : 10 juin Pleubian-Tréguier (23,83 km - 333 m D+)
On a monté et descendu le Trieux, au tour du Jaudy ! Sic Transit Tempesta Armorici, il fait gris et nous essuyons même quelques averses mais cela est très supportable pour des Lutins sylvestres (en fait des Goubelins sylvestres à ne pas confondre avec les Korrigans maritimes qu'on trouve en Bretagne).
Passage par Port-Béni (ne pas confondre avec Port-Oui-Oui) et ses gneiss icartiens, plus vieilles roches de France (2 milliards d'années : il s'agit du même filon que l'on retrouve à Jersey et à l'Anse du cul-Rond en Cotentin).
Par Le Lutin d'Ecouves - 15-12-2021 09:16:20 - 8 commentaires
Pas terrible cette année 2021 avec son virus, son été pourri et un organisme qui vous fait signe que vous n'êtes pas immortel... Moi qui ne suis pas du tout porté sur l'introspection, j'ai bien été obligé de reconsidérer diverses choses et valeurs, entre autres esthétiques. J'espère que cette évolution transparaît dans les douze instants choisis dans mon blog photo ou mon Flickr que je vous propose ici :
(Cette année, chaque photo a un titre, on peut cliquer dessus pour mieux voir les détails.)
Janvier
Concentrée |
Compact Sony DSC-RX100M3
Février
L'éveil des Géants |
Consultant régulièrement les clichés d'autres photographes, je finis justement par me méfier du cliché... Le beau n'est pas toujours synonyme de photo réussie et un beau paysage peut être bien plat. Cette photo prise dans la campagne non loin de chez moi est le résultat d'une prise de vue coup de cœur faite à l'aide d'un téléphone portable. J'espère y rendre un peu de la modeste splendeur de ma région au climat et aux esprits tempérés.
Téléphone portable Huawei MYA-L11
Mars
Bus Stop |
Compact Panasonic DMC-TZ100
Avril
Risky landing |
Hybride Panasonic DMC-G85
Mai
La Halle avant l'orage |
Compact Panasonic DMC-TZ100
Juin
Gwin Zegal |
Entre deux averses, nous nous arrêtons pique-niquer dans la région des falaises de Plouha. Cette randonnée de seize jours allant du Mont-St-Michel à Paimpol fut bien humide et ce petit port planté de troncs d'arbres ne resplendit pas de tous ses feux mais la magie de la Bretagne opère cependant et qu'est-ce qui fait plus breton qu'un ciré jaune ?
Téléphone portable Huawei MYA-L11
Juillet
Le prêtre et les jets |
Hybride Panasonic DMC-G85
Août
Bombus agrorum |
Hybride Panasonic DMC-G85
Septembre
Dancing on pebbles |
Compact Panasonic DMC-TZ100
Octobre
Face à face |
Compact Sony DSC-RX100M3
Novembre
La chute de la Maison Vélo |
Hybride Panasonic GX80
Décembre
Mud day |
Jour de boue, sortie de 2h45 en Ecouves sur des terrains qui rebutent même les sangliers. Quel plaisir d'être ensemble dans la gadoue ! Il faut un appareil léger antichoc et waterproof pour ce genre de situation. Malgré ses évidentes limitations techniques, cette photo reflète l'amitié, l'entraide et la joie d'être ensemble. Cette année en demi-teinte se termine en éclat de rire et ça fait du bien !
Par Le Lutin d'Ecouves - 04-11-2021 08:42:10 - 14 commentaires
Entretemps 4
J'avais bien lu la documentation sur la biopsie avant l'intervention mais il devait manquer une page. Comment dire... se faire larder la poire à jus, ce n'est pas sans conséquences.
Osons la métaphore : c'est comme si tu rentrais dans un bar et que tu commandais une piña colada et qu'on t'amenait un lait fraise. Ça surprend. En fait, quand ça m'est arrivé, j'ai eu un début de malaise vaginal vagal. C'était mes premières règles et je ne m'y attendais pas. Une fois remis, j'ai téléphoné au secrétariat urologie qui m'a envoyé par mail la feuille d'info manquante. C'était normal et ça pouvait durer des semaines. Encore un truc qui me rapproche de mon épouse et de mes copines, les problèmes liés à l'appareil reproducteur, elle connaissent ça depuis leur prime jeunesse. Moi, j'ouvre seulement les yeux. A 65 ans, c'est pas terrible mais c'est mieux que rien.
17 au 23 septembre 2021
Effectivement, la biopsie n'a aucune incidence sur les perfs. Mon cinquante bornes se passe au mieux et je poutre à l'occasion un tas de jeunes, ce qui me fait reluire l'Ego. Tout cela tombe fort à propos car mon moral était sur pause depuis un moment et ça commençait à se voir. J'ai bien joué mon rôle de type cool mais de temps en temps j'avais des absences. En gros, parfois je ne racontais pas de conneries, ce qui est mauvais signe chez moi.
Cela dit, ce fut un week-end de super forme avec les amis suivi de quelques jours avec ma chère épouse qui sait toujours trouver les bons mots quand il le faut et parler d'autre chose quand c'est nécessaire. Nous finissons ces courtes vacances dans un quatre étoiles à Granville pour fêter son anniversaire qui coïncide avec le premier jour d'automne. La chambre et le restau, ça me coûte un rein mais je suis prêt à donner les deux et la prostate avec. Soyons fous !
Entretemps 5
Depuis juin, j'ai plus que du temps pour gamberger. Je me doute qu'un jour plus ou moins proche, on va m'exploser la noisette. Bien sûr, j'ai le choix de refuser et bien sûr je connais les conséquences liées aux deux options. D'un côté, avec l'intervention chirurgicale je risque de me retrouver avec le divertisseur comme un foulard ; de l'autre côté je risque de ne pas voir grandir mes petites filles. Le choix est vite fait : j'opte pour le foulard.
1er au 6 octobre 2021
La pression est trop forte, je ne peux pas garder tout ça pour moi, j'ai des responsabilités familiales et sportives. J'annonce la chose à mes enfants en y glissant quelques plaisanteries pour faire passer la pilule. Ils me remercient pour ma franchise, ils n'auraient pas apprécié que je leur cache cela plus avant.
J'en parle à mon copain Hervé proche comme moi du Mustang trop tôt disparu à cause de cette saleté de cancer. Hervé a de bonnes raisons de me comprendre.
J'en parle au petit groupe que je dois bientôt entraîner pour le marathon de La Rochelle que je ne suis pas sûr de courir selon que ça urge ou pas. Béa en a les larmes aux yeux. Je n'aime pas faire de peine aux autres.
J'en parle à Katia dont l'empathie m'a toujours fait beaucoup de bien.
Et puis j'attends le 12 octobre.
12 octobre 2021
Josette m'a proposé de m'accompagner mais je préfère y aller seul et à pied. Trop de pression.
Il fait très beau et la balade pourrait être très agréable si je n'étais pas tendu comme une corde d'arbalète. Arrivé à l'hôpital, je prends mon ticket et j'attends. Autour de moi, que des vieux. Je réalise que moi aussi je suis vieux et que je ne fais pas tache. L'urologue a une heure trente de retard et je prends mon mal en patience. J'ai l'air calme mais je suis remonté comme un coucou suisse.
Une fois en face du médecin, celui-ci commence en me disant d'un air étonné : "Ça ne va pas ? Vous avez l'air tendu."
J'ai envie de lui dire que ça fait quatre mois et demi que j'ai neuf chances sur dix d'avoir un début de cancer de la prostate, que je me suis injecté par deux fois de l'huile dans le rectum puis fait reluire le conduit à lentilles par une machine à échographie, que lui-même a lâchement profité de mon sommeil pour m'y mettre les doigts avant de me composter joyeusement la noix. Sinon, ça va, je ne suis pas tendu. Trop cool la vie !
"Bonne nouvelle, pour le moment il n'y a pas de cellules cancéreuses."
J'ai chaud ! Il m'explique que j'ai bien quelques cellules un peu zarbi et que ça va solliciter un contrôle annuel des PSA et éventuellement une nouvelle biopsie.
"Dans ce cas, je vous ferai une trentaine de prélèvements."
Bonne Mère, ça ne va plus être une prostate, ça va être de la dentelle d'Alençon ! Bon, si j'ai bien compris, je n'ai pas de cancer. Au pire, j'ai un pré-cancer qui pourrait éventuellement évoluer en gentil cancer pas grave car pris à temps. Ne perdant pas le nord, je dis au gars que je suis déjà inscrit aux 100 km de Millau fin septembre 2022 et que dans ce cas, je ne commencerai les tests que courant octobre. Il approuve : "Pas la peine de vous mettre la pression".
J'ai les pattes coupées et je vais m'asseoir sur un banc non loin de l'hôpital pendant un long moment. J'ai des coups de fil à passer et des SMS à envoyer.
13 octobre 2021
C'est Katia qui a le mot de la fin provisoire dans cette histoire lors de notre traditionnel entraînement allure semi-marathon du mercredi :
"Tu vois, maintenant tu es comme nous les femmes avec nos frottis annuels et nos mammographies. On a ça dans la tête et puis ça passe puis ça revient...
Par Le Lutin d'Ecouves - 02-11-2021 09:06:25 - 6 commentaires
Entretemps 3
J'ai dit aux copines que je n'étais pas disponible pour la séance de fractionnés du jeudi. Je sens que mon mutisme à propos de ma santé va finir par poser des problèmes. En plus de Béa dont ce sera le premier marathon, j'ai écrit un plan pour Fab qui veut passer sous les 3h30 et pour Patricia qui veut courir La Rochelle en 4h12. Dans peu de temps, on va tous à La Hague pour remplacer le 100 km de Mag par un trail de 50 bornes. Cette échéance est réalisable comme m'a dit l'urologue mais la suite reste un mystère. Il va falloir à un moment ou à un autre que je lâche le morceau avant qu'on me l'enlève...
9 septembre 2021
Comme je passe à 14h30, j'ai droit au lavement le matin. Trop fun. Et en plus, je dois être à jeun pour l'intervention. Trop top. Je suis dans un couloir et j'attends un bon moment. On m'appelle et une infirmière m'emmène dans une chambre puis me donne des vêtements en papier et une charlotte que je dois enfiler dès maintenant. Je me regarde dans la glace des sanitaires et je me dis que j'ai tellement l'air ridicule que si une de mes copines me voyait dans cet accoutrement, je n'aurais plus comme porte de sortie que le Seppuku (improprement nommé Hara Kiri) pour laver mon honneur.
On me donne un calmant et j'attends. Je vois le type d'à côté partir en chariot puis on vient me chercher. L'anesthésiste est sympa, elle me fait le coup de Kaa dans le Livre de la Jungle (Aie confiance...) et je pars en sucette comme un pet sur une toile cirée.
L'instant d'après, je me réveille et le soir n'est pas loin de tomber, Kaa me sourit et m'annonce qu'on m'a fait douze prélèvements sur la prostate, un organe qui a généralement une taille de quatre par trois cm. Il est bien poinçonné mon ticket de métro. Je suis crevé et je vais passer encore une heure dans la chambre devenue silencieuse, tellement silencieuse que je me demande si je ne suis pas dans le premier épisode de Walking Dead lors duquel Rick se réveille dans un hôpital déserté envahi par des zombies assoiffés de chair humaine. J'étais le dernier à passer et tout le monde est barré. Je me sens glauque.
Finalement, Josette vient me chercher. Elle n'est pas pâle et ne veut pas me prélever un bout de barbaque avec les dents. C'eût été facile car j'ai l'énergie d'une huître asthmatique. Non, tout va bien, j'ai juste envie de dormir mais avant il faut bien manger un peu car je suis à jeun depuis un moment.
10 au 12 septembre 2021
Je repars courir une petit jogging le vendredi et un entraînement à l'éclate le samedi. Je me permets d'exploser tout le monde dans la montée du Chemin de la Messe qu'on aurait dû appeler le Chemin de Croix. Deux heures en forêt le dimanche et ça va fort ! La prostate c'est pas utile pour la course à pied semble-t-il !
13 septembre 2021
Ne voyant rien arriver, je téléphone au secrétariat urologie. On ne m'a pas oublié mais le planning, vous savez ! Bon, le docteur vous fera un bilan le 12 octobre... Gasp ! Encore un mois sur le grill avant qu'on me dise que l'on va m'enlever un organe qui ne va de toute façon plus me servir ou alors qu'il est tellement pourri que je suis foutu et que je ferais mieux de me jeter du haut des 130 mètres du Nez de Jobourg, la plus haute falaise de Normandie.
Ben tiens ça tombe bien, je pars courir là-bas dans quelques jours avec Ma Josette, Béa et son Fab ainsi que Mag et Pat. On va s'éclater et je vais continuer de me faire un sang d'encre tout en donnant le change à jouer le coach hyper cool et rassurant. Y'a des moments où on a envie de se la prendre et se la mordre...
©Thierry et Josette |