Par Le Lutin d'Ecouves - 23-05-2023 16:42:38 - 1 commentaire
Plutôt qu'un énième récit de course à pied, je vous propose pour ce tour de Belle-Île-en-Mer en deux étapes huit couplets d'alexandrins inspirés des clichés pris durant ce week-end d'Ascension des corps et des esprits.
Par-delà tous ces mondes de pierres acérées,
Emboutis par la vie, délavés par le Temps,
Par Le Lutin d'Ecouves - 28-03-2023 12:10:56 - 2 commentaires
Le Lutin sort du bois
Et pour la dernière d'Alençon-Médavy, il se fend d'un récit sur Kikouroù, le brave et honnête site de course à pied : Ici !
Par Le Lutin d'Ecouves - 09-01-2023 19:51:08 - 8 commentaires
Arrivé à 67 ans, quand on a fait du sport toute sa vie, on compte bien quelques accident de parcours qui, l'âge venant, finissent par vous rappeler que vous n'êtes plus trentenaire, quadragénaire ni même quinqua... Étant d'un naturel assez optimiste (ou inconscient, c'est selon), je me dis que tant que j'ai mal quelque part c'est que je suis toujours vivant.
N'empêche, mon épaule droite a cumulé un max de crashes : chute de vélo à trente-deux ans puis mauvaise réception en judo à quarante-neuf ans et enfin percussion piéton-voiture avec vol plané de trois mètres à l'âge de cinquante-cinq ans. Résultat : trois luxations fermées et une clavicule cassée et ressoudée comme elle a pu. L'épaule gauche avec ses ligaments effilochés après une chute d'escalade fait figure de gamine à côté. Quant à mes trois traumatismes crâniens, tant que je ne consulte pas de psychiatre, ils n'ont pas de conséquence officielle.
Donc, cette fichue épaule droite m'a toujours posé problème ne serait-ce qu'au niveau esthétique. La clavicule de travers et l'acromion qui ressort en touche de piano, ce n'est pas harmonieux d'autant plus que ça me fait une épaule plus basse que l'autre et une foulée de traviole. Plusieurs fois lors de compétitions de serviables concurrents se sont enquis de mon état croyant que ma foulée claudicante était prémice de décès imminent. Ce à quoi j'ai au mieux répondu par le silence, au pire par un croche-pied. De quoi j'me mêle !
Je me suis cependant habitué à cette déformation et aux douleurs qui vont avec, mon épaule me rappelant à l'ordre principalement quand je me prends des pelles en trail c'est à dire deux ou trois fois par mois. En bon judoka, je sais limiter les dégâts et protéger mes abatis mais je ressens bien souventes fois quelques exquises douleurs qui me rappellent à l'ordre. Ouille !
Le dernier vendredi de décembre, je courais en Ecouves avec ma chère épouse et ma non moins chère fille qui, à trente-huit ans, se met doucement au trail et montre de prometteuses capacités de puissance et d'équilibre. Voyant que nous arrivions à proximité du terme de notre circuit, l'impudente trentenaire se met à accélérer sur un single track zigzaguant parmi les arbres, m'obligeant à passer le douze à l'heure sur un terrain plus que gras.
Arriva ce qu'il devait arriver, mon pied droit ripa sur une plaque de boue et je partis en un dérapage incontrôlé qui se termina par la percussion de l'épaule sus-nommée contre un jeune mais bien solide hêtre. La douleur intense me maintint quelques temps assis dans la boue avant que je ne me relevasse un peu sonné. La nuit fut blanche et je ressortis les poches de glace et le paracétamol. Mon amie Katia Kiné point ignorante en la matière me diagnostiqua une entorse acromio-claviculaire. C'est tout ! Même pas luxée l'épaule !
N'empêche, une dizaine de jours après, je ne dors que sur le côté gauche et j'ai l'air fin avec mon bras en position de sécurité quand je cours comme un Napoléon en short. Et puis...
Et puis, dimanche au sortir de la douche je commence à essuyer ma carcasse qui parfois m'escagasse quand mon épouse ouvre des yeux ébahis à défaut d'être éblouis : "Mais, regarde ta clavicule, elle est presque remise et la touche de piano a disparu".
Mazette ! Je suis presque normal. Une seule conclusion s'impose, le choc de vendredi a semble-t-il relogé ma clavicule dans son articulation après toutes ces années de guingois. De la kiné à la Barbare, j'avais toutes les chances de casser quelque chose et je me suis remis d'équerre. Trop du bol !
Par Le Lutin d'Ecouves - 04-10-2022 11:58:41 - 2 commentaires
Millau c'est de la bonne !
Par Le Lutin d'Ecouves - 04-05-2022 14:55:18 - 2 commentaires
1er mai 2022
Ce dimanche comme tous les dimanches depuis bientôt 25 ans, c'est matinée trail dès 9h00 en Ecouves mais ce jour d'hui les quadragénaires ont décidé de partir plus tôt, préparant force épreuves éprouvantes du genre Périgord, UTMB, UT4M et autre Diagonale des dingos... Trop peu pour nous qui du haut de nos 131 ans en commun goûtons peu l'aspect surlutin de ce genre de défi, ce matin ce sera sortie conjugale et printanière. Moi et ma Josette.
Radon, un dernier plaisir bleu. Les jacinthes jettent leur derniers feux céruléens et baisseront bientôt du nez pour laisser place à un autre printemps. Nous ne nous en lassons pas alors que nous cheminons en lisière vers le haras.
Mai est notre mois préféré et nous nous baignons avec volupté dans les tendres verts et les innombrables fleurs. Douce illusion d'éternité.
A notre droite l'immense Ecouves, à gauche la plaine d'Alençon-Argentan et au loin la barre de la forêt de Perseigne antique île d'une mer peu profonde du Jurassique.
Durant sept kilomètres, ce ne sont que chemins, cultures, pâturages et fleurs. Malgré notre âge quasi canonique nous allons bon train vu le peu de dénivelé.
A St Nicolas il faut maintenant entrer dans la mère sylvestre pour amorcer le retour. Autre lumière, autre ambiance ; le ventre de la forêt nous porte.
Les 400 m de dénivelé se feront dans cette deuxième partie. D'abord montée parmi les hauts sapins pectinés...
... puis descente acrobatique vers la dorsale du Verdier. Et puis ça recommence : Montée, descente, montée, descente. Nous ne dépassons pas les 400 m d'altitude, ce n'est pas bien impressionnant ni bien difficile mais ce sont nos montagnes à nous et ça n'a pas de prix.
Encore deux collines à gravir avant de retrouver Radon ; nous nous permettons quelques diverticules escarpés uniquement pour la beauté du geste. Les lutins sont joueurs.
Radon à nouveau et son chemin des chèvres lumineux comme nos étés. Encore dix-sept kilomètres de bonheur. Bien fous serions-nous de nous priver de ces instants d'éternité renouvelée...
Par Le Lutin d'Ecouves - 24-02-2022 15:00:58 - 8 commentaires
Que l'on me pardonne l'allusion aux Beatles dans le titre difficilement compréhensible pour les moins de 60 ans mais ce billet va justement parler de l'ancêtre de toutes les courses modernes, plus roots que la Route mais pas rotten pour autant, j'ai nommé : le Cross-Country. Pour une fois, mon calendrier des compétitions allégé par le temps qui rend plus âgé mais moins agile m'a permis d'effectuer l'intégralité des huit cross de la saison 2021-2022 FSGT Orne.
Le cross en résumé : c'est dur, c'est sale, tu souffres et tu vomis à la fin. Trop bien. En plus, horreur, le cross se court en séparant les sexes chez les adultes. Un vrai bastion du conservatisme méchamment machiste honni par tous les tenants de la modernité moderne. En plus, on sépare les jeunes des vieux, de la gérontophobie je vous dis... Au cross, on est trop des mauvais et en plus on boit du vin chaud !
Cross de Rânes
23 octobre
Lui en orange, c'est Michel le premier V4. Nous courons les cross courts réservés aux plus de 50 ans (5 à 6 km), comme ça on n'est pas dérangé par les gamins du cross long (7 à 8 km). C'est ma sixième année en V3 et à 66 ans, on a descendu pas mal de marches. Michel a à peine 70 ans et comme le terrain de l'hippodrome de Rânes me convient, je lui mettrai une bonne minute dans les gencives, finissant à ma meilleure place de l'année : 4/18 Vétérans 3. Michel me rendra la politesse au dernier cross à Champfrémont en terminant 4 secondes devant moi.
Cross de Montilly sur Noireau
11 novembre
Cross de Gesnes le Gandelin
21 novembre
Photo organisation
Ben y'a pas que les vieux au cross. On y trouve des petits dès 6 ans et aussi un tas de filles. J'ai réussi à convaincre ma copine Béa (en bleu) à intégrer mon club AS Enseignants. Avec Katia, Stéphanie et Sandrine, on a une équipe féminine de choc qui va finir plusieurs fois à la première place pendant que les mecs sombrent doucement. La femme est l'avenir du cross... Quant à moi, je m'offre le luxe de me casser la figure dans le petit bois de derrière les fagots, finissant 5/14 V3.
Cross de Cerisy Belle Étoile
4 décembre
Ça monte et ça descend dur mais moi je continue surtout à descendre (7/15 V3). Les filles de l'AS Enseignants brillent en finissant 1ères par équipe, il faut dire que les quatre blondes sont là dont les jumelles , Sandrine et Stéphanie qui sont aussi fines que rapides. Et c'est pas fini...
Cross d'Alençon
8 janvier
Par Le Lutin d'Ecouves - 05-10-2021 11:16:12 - 5 commentaires
Ben oui, c'est moi. Je ne peux pas m'empêcher de jouer quand je fais du sport...
Si vous n'êtes pas lassés de mes gamineries, le récit de la Demi-Barjo ICI.
Les Trailers d'Ecouves à Crozon
Par Le Lutin d'Ecouves - 31-05-2021 18:27:42 - Aucun commentaire
En Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour. Heureusement car pour ce OFF, on a couru 9h00 en ce dimanche de Pentecôte !
Le Récit ICI
Par Le Lutin d'Ecouves - 15-05-2021 15:19:24 - 3 commentaires
Restrictions covidéennes obligent, le fameux entraînement à 19h30 sur piste du jeudi soir avec un tas de filles magnifiques et d'autres individus nonobstant sympathiques mais pourvus d'attributs nettement moins gracieux, le fameux entraînement, dis-je, est suspendu et ça n'a rien à voir avec des pratiques innommables effectuées autrefois sur des condamnés à mort.
Non, c'est la faute au couvre-feu qui jusqu'ici débutait à 19 h, nous empêchant de nous réunir, nous transformant par là-même en gallinacés tout juste bons à se coucher au crépuscule ou bien à enfiler des séries sur Netflix à défaut d'autre chose.
Ce groupe du jeudi, je l'ai créé il y a presque dix ans ; à l'époque, il s'agissait de faire profiter de mes fractionnés à Cathy puis vint Katia, Jannick, Carole, Laurence, Françoise, Sandrine, Stéphanie, Patricia, et encore Sandrine, Béatrice, Magali, Maliama et Laetitia mais aussi quelques garçons très gentils mais beaucoup moins beaux. Été comme hiver, le groupe a évolué et perduré jusqu'à ce que le coronavirus mette le boxon dans nos existences.
Ben, ça nous grattait à l'instar d'un prurit eczémateux depuis des semaines et, quand certaines filles m'ont demandé si des fois c'était pas possible que peut-être je pouvais être éventuellement disponible pour courir à 17h, j'ai sauté sur l'occasion comme la misère sur le pauvre monde. Et des deux pieds mon cousin !
Moi qui enchaînais les séries tout seul depuis des mois, j'ai retrouvé le plaisir du rendez-vous ainsi que celui de bavasser durant les quatre kilomètres nécessaires pour se rendre sur l'anneau de la Plaine des Sports sans compter l’ineffable félicité de cheminer avec de merveilleuses créatures qui tolèrent ma présence et ne me jettent pas de pierres alors qu'elles ont entre 20 et 30 ans de moins que moi. Comme quoi les jeunes générations sont tolérantes.
Ce jour, à 17h se présentent Magali, Sandrine et son Jéjé ainsi qu'Eric qui a la particularité d'avoir mon âge et ma taille mais qui pèse cinq kilos de moins que moi ce qui lui permet d'avoir l'impudence de finir tous ses cross devant moi, ce qui est une honte, il faut bien l'avouer.
Quatre petits kilomètres sous un ciel changeant, je leur promets du temps sec durant l'intégralité de la séance. Évidemment, il se met à pleuvoir en arrivant.
A part nous, il n'y a pas grand monde, juste de rares bellâtres qui font quelques pompes, quelques tractions puis passent de longues minutes à clabauder ou à consulter leur smartphone d'un air pénétré.
Nous, on est là pour courir mais depuis l'arrivée de Béa et Mag, les deux Roadrunners, on est plutôt là pour se défoncer. Avant je montrais ce qu'était courir aux filles, maintenant ce sont elles qui me font baver des ronds de chapeau.
Trois séries de 500 (200), 300(100) et 200(100). Boum ! Jéjé part comme une fusée et me laisse avec Sandrine et Magali emmenées par Eric. Je me dis que Béa n'étant pas là, les filles ne vont pas jouer au Bip Bip... Que nenni, dès les premiers 500 m, je suis décollé comme un vieux chewing-gum desséché peut l'être d'une sandale. Salement !
Première série, je me contente de suivre mes camarades à distance, allant plus vite sur les phases de récup pour les rattraper et faire illusion. Deuxième série identique, alors qu'ils frisent constamment le 18 km/h, je monte péniblement à 16 en ahanant comme un damné.
Et puis la troisième série. Les 500 m se passent comme les autres mais lors des 300 m, je colle à Sandrine qui m'emmène à 17 à l'heure. Autant dire que je suis en anaérobie. Et puis... est-ce un retour hormonal de ma part ou un coup de folie : le Lutin-Démon se réveille de sa longue hibernation et je pars comme un fou, visant le râble étique d'Eric qui prend la poudre d'escampette marri qu'il est de devoir se sortir les tripes pour éviter l'insupportable humiliation d'être passé par un vieillard de son âge censé lui rendre moult longueurs comme il se doit.
Pour ce dernier 200 m, nous laissons les filles derrière nous et franchissons la ligne à plus de 20 à l'heure. Je n'en reviens pas !
La semaine prochaine, le couvre-feu passe à 21 h et le jeudi, nous allons pouvoir derechef agiter les jambons en groupe et repeindre le monde avec de plus amples couleurs. Trop bien !
Par Le Lutin d'Ecouves - 12-03-2021 19:27:35 - 7 commentaires
En ces temps viraux 😷, il faut trouver des moyens pour se motiver à courir comme s'inscrire à des compétitions qui n'auront pas lieu. Je me suis donc inscrit :
A Alençon-Médavy en mars Raté !
Au marathon de Cheverny en avril Encore raté !
Au Trail du Périgord en mai Toujours raté !
Aux 100 km de Millau en septembre Avec le masque ?
Au marathon de La Rochelle en novembre A moins d'un variant Serbo-Croate...
Début février, j'ai conçu un plan marathon de neuf semaines pour Cheverny synchronisé avec celui de ma copine Magali inscrite au marathon de la Loire ayant lieu à Saumur début mai Raté aussi ! Nous partons tous deux sur un chrono de 3h45 c'est à dire sur une vitesse marathon de 11,2 km/h (11,3 en tenant compte des ravitos). Nous nous sommes juré d'aller jusqu'au bout.
A cause de ce 😡😡😡 de couvre-feu, les occasions d'entraînement en commun se font plus rares et je dois parfois courir seul la matin ou l'après-midi, ce qui est facile pour un retraité alors que Magali ayant vingt ans de moins doit jongler avec ses horaires de boulot (ce kiné pas simple !). Exemple de semaine de stakhanoviste :
Samedi
Magali et moi sommes accompagnés de Béa, Fab et Stéphane pour cette séance de long du samedi (allant d'1h30 à 2h15). Cette quatrième semaine, c'est relâche et donc seulement 1h30min pour 16,5 km dont 2x5000m à vitesse marathon (Alençon-Alençon en passant par la campagne de l'ouest). Comme d'habitude je passe mon temps à ralentir les filles dont l'instinct de cross-women reprend vite le dessus.
Dimanche
Malheur de malheur ! Depuis le début de l'épidémie, nous avons scindé les Trailers d'Ecouves en petits groupes. Accompagnés de Josette ma chère épouse, de Patricia, Brigitte et de Manu le Diable, Magali et moi effectuons la sortie la plus lente de la semaine histoire de faire du volume : 17,5 km en 2h40 en forêt d'Ecouves avec moins de 500m de dénivelé. Belle balade conclue par une bière au cul de la bagnole faute de bar ouvert...
Lundi
Petite récup de 7 km en 49 min. Devant aller chercher Arielle à son école, Papy tourne dans le quartier de Lancrel entre 15h et 16h. Quand on vit depuis 65 ans dans la même région, on connaît tous les coins bucoliques d'Alençon comme ce moulin des Châtelets situé sur la Briante qui descend d'Ecouves et se jette dans la Sarthe en centre-ville. J'ai ensuite le plaisir de récupérer ma petite chérie qui termine son CP dans cette même école où j'ai enseigné durant 19 ans.
Mardi
J'ai pris l'habitude depuis un moment de suivre la Sarthe pour mes entraînements solitaires, la municipalité ayant dégagé des kilomètres de promenade le long de cette rivière dont un gué est historiquement à l'origine de la ville. Toujours très cool, 8,3km en une heure. J'apprécie particulièrement la nouvelle promenade de la Fuie des Vignes récemment dégagée dans cette zone humide Natura 2000 située à moins de 1000 m du centre-ville.
Mercredi
Toujours fidèle, Katia est au rendez-vous du mercredi depuis 2014. Traditionnelle séance d'AS21 : 6x1000m à 12,5 - 13 km/h. Nous côtoyons de pauvres lycéens contraints de faire de la course dans le froid faute d'utiliser leur gymnase. Les malheureux dont certains courent avec leur manteau se font décoiffer à chaque tour par une femme qui pourrait être leur mère et un vieux qui pourrait être leur grand-père. Au total avec l'échauffement et la récup, 15 km parcourus et 1h30 en comptant les arrêts.
Jeudi
Couvre-feu oblige, la séance collective du jeudi soir est suspendue jusqu'à nouvel ordre. Mon groupe de piste constitué en majorité de magnifiques athlètes quadragénaires et nonobstant féminines me manque... Même trajet que la veille, je passe ainsi par l'usine Moulinex, maison mère de l'entreprise liquidée en 2001. Les bâtiments ont en grande partie disparu, est surtout visible au loin la "cathédrale", bâtiment historique, ancienne corderie qui abrita le premier atelier "Moulin-Légumes"dans lequel ma grand-mère fut embauchée en 1937.
La piste de la Plaine des Sports est déserte. 3 séries de 500 (300), 400 (200), 300 (100)m. Très dur quand on est seul, je peine à décoller du 15 à l'heure alors que la semaine dernière, Magali alors en congé m'avait poussé à 17,5 à chaque fractionné. Misère de misère, tout seul en plein vent sur la piste, je peine à atteindre la vitesse sur 500m que je tenais sur 10km il y a 15 ans. Faut pas vieillir ! 13,3km tout compris mais les pattes en compote.
Vendredi
L'avantage quand on habite une préfecture de 25 000 habitants, c'est qu'on se retrouve vite dans la nature. Je pars vers l'est pour franchir la Sarthe à 1000m de chez moi. Vu les deux séances précédentes et celle de demain (2h15 de long dont 12km à 11,3 km//h), ce sera de la balade à 9 à l'heure. Une heure et huit minutes pour 10,5 km dans la campagne cette fois sarthoise. Alternance de chemins et petites routes, ce n'est pas que j'apprécie cette solitude imposée du coureur de fond mais je la supporte. Un compagnon impromptu sort à un moment d'une entreprise de BTP : l'énorme chien de garde a profité du portail ouvert pour me courir derrière. L'avantage quand on est un Lutin, c'est que l'on comprend le langage des animaux. Ce mastard-là, inutile de lui crier dessus. Je lui donne ma main à sentir et je le caresse tout en lui disant "Bon chien". Je marche, cependant, accompagné par le molosse qui fait consciencieusement son boulot. Il m'accompagne une centaine de mètres puis je lui dis de retourner voir le maître, ce qu'il fait, apparemment content de lui. Je termine en rentrant dans mon département de l'Orne, traversant à nouveau la rivière Sarthe.
Au total 88,1 km sans véritable fatigue. Un entraînement que je ne proposerais pas à un débutant mais dont l’alternance de séances dynamiques et lentes me permet de garder de l'endurance à défaut de vitesse et surtout la tête hors de l'eau face à cette sombre époque rythmée par le virus, le repli sur soi et la décohérence sociale faisant de nous des chats ni vivants ni morts.