KikouBlog de Le Lutin d'Ecouves - Février 2020
Le Lutin d'Ecouves

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Archives Février 2020

CENT MÈTRES CARRÉS : MES LÉPIDOPTÈRES (II)

Par Le Lutin d'Ecouves - 18-02-2020 15:34:15 - 7 commentaires

Cette série de billets a pour but de faire un catalogue forcément incomplet des arachnides et insectes photographiés par mes soins dans mon petit jardin urbain d'Alençon de seulement 100 m². J'avais déjà commis un billet en 2017 mais je m'étais arrêté à 100 spécimens alors que chaque année m'apporte de nouvelles surprises ; de plus, ce billet ne comportait que des photos. Ce  petit hobby scientifique m'a beaucoup appris, entre autres que, pour qui sait regarder, la beauté de la nature est infinie. J'estime l'identification des espèces exacte à 95%. Que les spécialistes pardonnent mes éventuelles erreurs et qu'ils m'en fassent part que je les rectifie.
 
 
Lépidoptères (2ème partie)

Après avoir passé en revue mes papillons de jour, j'aborde maintenant les sésies, phalènes, les papillons nocturnes ou crépusculaires, et même les papillons qui devraient être nocturnes mais qui n'étaient pas au courant... Je n'en ai trouvé qu'un petit nombre vu que je ne fais pas de photos la nuit. Pourtant, ces papillons représentent huit à dix fois plus d'espèces que les papillons de jour et sont parfois d'une grande beauté comme ce grand paon de nuit large comme une main que j'ai déjà croisé dans mon jardin une nuit d'été ou le magnifique sphinx de la vigne, énorme papillon jaune et rose.
 
 Macroglossum stellatarum
 
Le sphinx colibri est un phénomène difficile à photographier car c'est un butineur fou qui change de place toutes les deux à trois secondes. Ce papillon peu voler à 50 km/h et aspirer son poids en eau sucrée en moins de 20 min, ce qui l'oblige à uriner tout en butinant pour ne pas s'alourdir. Tout cela pour alimenter son moteur de dingue qui lui permet de faire tourner ses ailes de 65 à 75 tours/seconde. C'est un migrateur originaire d'Afrique du Nord mais depuis un certain temps, des individus sédentaires s'observent chez nous, faisant souche sur place grâce au réchauffement climatique.
 
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 Tyria jacobaeae

L'écaille du séneçon ou "goutte de sang" est un papillon nocturne autant que diurne. Sa couleur vive avertit les prédateurs du fait qu'il est toxique et pas seulement amer comme la coccinelle. En effet, l'adulte et sa chenille se nourrissent sur le séneçon jacobée qui contient des composés cyanhydriques. La chenille est tout aussi voyante, rayée de noir et jaune. Notons que l'homme n'a rien inventé en créant les panneaux d'interdiction et de danger en noir et rouge ainsi que le marquage de signalisation et de chantier en noir et jaune...
 
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Euplagia quadripunctaria

L'écaille chinée est un papillon nocturne que l'on peut voir voler de jour malgré le fait qu'il préfère l'ombre. Si en vol il vous apparaît rouge-orangé, il se fait plus discret quand il se pose pour arborer des motifs géométriques en noir et blanc. Ses chenilles se trouvent sur le plantain, le framboisier, le séneçon ou l'ortie.
 
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Synanthedon formicaeformis

Les sésies sont des papillons dont les ailes manquent d'écailles et dont les membranes centrales sont ainsi translucides. La sésie fourmi pond ses oeufs sur les saules dont les feuilles servent de nourriture à ses chenilles.

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Synanthedon tipuliformis
 
La chenille de la sésie du groseillier s'attaque à la moelle des branches de groseillier et de cassissier, provoquant le dépérissement des arbustes (le cassissier y résiste mieux mais on ne sait pourquoi). Comme un certain nombre d'autres sésies, ce papillon imite plus ou moins les vespidés (guêpes) pour échapper à certains prédateurs. 
 
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Adela reaumurella
 
L'adèle verdoyante vit à proximité des arbres et sa chenille se nourrit dans la litière où elle s'abrite en formant un manteau de débris de feuilles autour de son corps. Les mâles comme présenté ici ont des antennes quatre à cinq fois plus longues que le corps. Ils volent en essaim à la saison (entre avril et juin selon la région) puis se reproduisent avec les femelles aux antennes bien plus discrètes. L'activité de l'adèle ne dure qu'environ deux semaines et il n'y a qu'une génération par saison. 
 
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Cydalima perspectalis
 
Ce joli papillon n'est autre que la terrible pyrale du buis dont j'ai vu les terribles dégâts lors d'une rando sur le causse du Larzac en septembre dernier : pas un buis n'avait survécu et mon passage à proximité des arbustes soulevait des nuages de pyrales. La petite chenille de ce papillon prolifique est d'une voracité sans nom et détruit littéralement le milieu dans lequel elle vit obligeant l'espèce à se déplacer ou bien périr. La pyrale, insecte asiatique, est arrivée en France en 2008 en passant par l'Allemagne et elle a maintenant envahi tout le pays. En ce qui concerne mes buis, il a fallu peigner les arbustes pour prélever les chenilles à la main et leur offrir un bain bien chaud. Et il faut recommencer jusqu'en novembre car l'animal ne cesse de se reproduire (3 générations minimum et 200 à 300 œufs par femelle) et hiverne à l'état de chenille ou de chrysalide. Seul le froid arrête son activité, le réchauffement global actuel lui ouvre donc d'intéressantes perspectives. En Europe, cet insecte n'a pas de prédateur déclaré mais en Chine, le frelon asiatique se nourrit de ses chenilles. Manque de bol, ici on fait la chasse à ce frelon pourtant plutôt pacifique. Caramba, encore raté !
 
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Dysgonia algira
 
La passagère porte bien son nom car c'est un papillon nocturne migrateur d'origine  méditerranéenne. Ses chenilles peuvent se nourrir sur les ronces, saules et genêts.
 
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Chiasmia clathrata
 
Le géomètre à barreaux est une phalène diurne courante dans toute la France, sa chenille se nourrit sur les légumineuses, les genêts, le trèfle.

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 Triodia sylvina
 
Ah, voici un vrai papillon de nuit égaré de jour dans mon jardin. La chenille de la sylvine vit deux ans dans le sol en se nourrissant de racines de plantain, de pissenlit, de carotte, fougère... encore quelqu'un de pas difficile.
 
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 Emmelina monodactyla
 
Mais si, le ptérophore du liseron est un papillon très courant et très discret surtout dans cette position. Bon, s'il ouvre ses ailes, ce n'est pas à son avantage avec son air un peu mité...  Vu son nom, on se doute de ce que mange sa chenille ; les jardiniers trouveront donc ce petit papillon fort sympathique.
 
 
 

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CENT MÈTRES CARRÉS : MES LÉPIDOPTÈRES (I)

Par Le Lutin d'Ecouves - 06-02-2020 14:43:36 - 6 commentaires

Cette série de billets a pour but de faire un catalogue forcément incomplet des arachnides et insectes photographiés par mes soins dans mon petit jardin urbain d'Alençon de seulement 100 m². J'avais déjà commis un billet en 2017 mais je m'étais arrêté à 100 spécimens alors que chaque année m'apporte de nouvelles surprises ; de plus, ce billet ne comportait que des photos. Ce  petit hobby scientifique m'a beaucoup appris, entre autres que, pour qui sait regarder, la beauté de la nature est infinie. J'estime l'identification des espèces exacte à 95%. Que les spécialistes pardonnent mes éventuelles erreurs et qu'ils m'en fassent part que je les rectifie.
 
 
Lépidoptères (1ère partie)
 
S'il est un ordre d'insectes qui a bonne presse, c'est bien celui des lépidoptères, autrement dit les papillons. Ils sont jolis, ne bourdonnent pas et évitent de se promener sur vos aliments ou sur votre très vieille grande-tante. Le papillon est Disney-compatible, contrairement à nombre de petites bêtes qu'on écrase sans réfléchir juste parce qu'on les trouve moches ou gênantes. Et pourtant... et pourtant le nombre de papillons a été divisé par deux ces vingt dernières années et, si je me réfère aux souvenirs de prés couverts de papillons de mon enfance, ce serait bien une division par dix ces cinquante dernières années. Eh oui, malheureusement pour eux, ces si gracieux insectes ont des formes larvaires appelées chenilles et celles-ci ont parfois un comportement vorace qui déplaît à l'homme qui s'empresse de balancer des nuages de produits tchernobylisants autant que minamatesques dans la campagne et même dans certains jardins. Ce n'est pas le cas chez moi où j'ai recensé quelques espèces.
 
 
Polygonia C-album
 
Le Robert-le-diable est facilement reconnaissable à ses ailes découpées. Il ne faut pas trop se fier à sa couleur qui va du jaune au rouge en passant par l'orange mais il y a un truc qui permet de l'identifier à tous les coups : le revers de chaque aile comporte un petit "C" blanc dessiné d'où son nom latin (C-album = C blanc). Sa chenille peut se nourrir sur votre noisetier ou votre groseillier et est couverte de blanc, ce qui la fait ressembler à une fiente d'oiseau, la protégeant des volatiles qui répugnent à manger leur caca !
 
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 Aglais urticae
 
La petite tortue est un des papillons les plus courants, on le trouve un peu partout des plaines aux montagnes à condition que la nourriture de sa chenille s'y trouve, ce qui n'est pas rare vu que c'est l'ortie (urticae). Comme la précédente espèce, c'est un papillon hivernant : la dernière génération (2ème ou 3ème selon l'endroit) passant la saison froide à l'état imagal dans des granges ou autres bâtiments d'où il ressort très tôt, parfois en mars avant la fin de l'hiver.
 
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 Vanessa atalanta
 
Très courant, le vulcain est aussi un papillon de l'ortie mais c'est en plus un grand voyageur qui passe l'hiver dans la zone méditerranéenne pour remonter dans le nord au printemps. L'adulte (imago) ne se nourrit pas d'orties comme le font ses chenilles mais il butine ou alors il va sucer le jus de fruits mûrs ou même pourris. La chenille, ne possédant pas de système de défense s'enroule dans les feuilles d'ortie pour se protéger des prédateurs et manger tout à son aise.


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Maniola jurtina
 
Le myrtil est un papillon ubiquiste, en gros, cela veut dire qu'on le trouve quasiment partout... Il est effectivement très courant car sa chenille se nourrit de poacées, c'est à dire les graminées qui sont les plantes les plus répandues. C'est plutôt un papillon d'été qui hiverne sous forme larvaire. Les mâles (dessus des ailes marron) éclosent les premiers et s'accouplent avec les femelles (dessus des ailes marron et jaune) dès qu'elles pointent le bout de leur trompe. Les premiers mâles ont maintenant tendance à éclore fin mai avec deux semaines d'avance sur leurs habitudes d'il y a trente ans, preuve s'il en est d'un réchauffement global progressif (source : Bourgogne Franche-Comté Nature).
 
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 Pararge aegeria
 
Le tircis est encore plus courant que ses camarades cités ci-dessus et c'est aussi dû au fait que ses plantes hôtes sont partout comme les poacées y compris le chiendent. Très courant en lisière de forêt, il s'observe aussi dans les jardins et les parcs d'avril à octobre (trois générations). Le mâle a un comportement territorial et monte la garde sur son petit domaine alors que la femelle passe son temps à... papillonner. Les mâles défendent âprement leur zone, n'hésitant pas à se battre pour chasser les importuns. Une étude de l'Université de Lyon a permis de prouver que plus le territoire d'un mâle est grand et éclairé, plus il avait de chances de s'accoupler car cela lui permettait de mieux repérer ces dames.
 
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Aglais io
 
Le paon du jour est aussi beau que répandu, sa chenille vit elle aussi sur les orties et l'adulte butine toutes les fleurs qu'il rencontre. Les ocelles de ses ailes sont censés effrayer les éventuels prédateurs et, si cela ne suffit pas, il replie ses ailes, montrant des couleurs brunes qui se fondent facilement dans le décor. C'est un papillon trogloxène qui n'hésite pas à se reposer ou hiverner dans des cavités naturelles ou artificielles (grottes, cavernes, mines, tunnels...).
 
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Pieris brassicae
 
La piéride du chou est ce papillon blanc à revers jaunâtres dont la chenille se nourrit de chou (quelle surprise !) mais aussi de capucine. L'espèce n'est pas menacée et résiste plutôt bien à la pollution générée par l'homme. Heureusement pour les amateurs de chou, la population de piérides est régulée par plusieurs petits parasites hyménoptères ou diptères qui pondent leurs œufs dans les chenilles qui sont ensuite dévorées par les larves. Ces parasites maintiennent ainsi un équilibre naturel qui empêche l'espèce de trop se développer. Et en plus, ça ne pollue pas !
 
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 Pieris rapae
 
On peut confondre la piéride de la rave avec celle du chou, heureusement j'ai pu faire des clichés des ailes intérieures ouvertes dont les caractéristiques sont différentes, me permettant d'identifier ce papillon et même de déterminer qu'il s'agit d'une femelle. Ses chenilles se développent aussi sur le chou, le colza, la moutarde ou la capucine ; les adultes butinent. Cette espèce, très commune est migratrice : des populations arrivant du sud venant régulièrement se mélanger à celles établies dans le nord de l'Europe.


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Iphiclides podalirius
 
Le flambé est un grand et magnifique papillon. Ce papillon est thermophile et est assez rare dans le nord. Pour tout dire, celui-ci est le premier que je vois dans ma région. Par contre, j'en ai observé pas mal dans les Alpes où ils font du "hill toping", pratique consistant à se regrouper en masse au sommet de collines pour pratiquer la sexualité de groupe avant de redescendre pour vaquer à d'autres occupations. Sa chenille se nourrit généralement sur des arbres fruitiers.
 

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Papilio machaon
 

Autre papillon porte-queue, le machaon est bien connu dans ma Normandie pour sa beauté et ses chenilles vertes noires et orange qui aiment bien les cultures de carottes mais il faut relativiser leur impact car les œufs sont pondus un par un, ce qui limite les dégâts en les répartissant. Cette chenille s'élève bien en captivité tant qu'elle a des fanes de carotte à manger et elle est idéale pour les élevages en classe où l'on pourra aisément observer le cycle Chenille - Chrysalide - Papillon. 


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Celastrina argiolus

Les azurés représentent une grande famille de Lycaenidae, leur nom provient du fait que le dessus de leurs ailes est bleu, ce qui est le cas de cet azuré des nerpruns très courant même en ville. Les nerpruns sont une famille d'arbustes dont le plus connu est la bourdaine, cependant, les chenilles de ce papillon se développent sur une vingtaine de plantes dont le houx, la ronce ou le lierre, ce qui explique le fait que ce papillon soit si courant. Quant aux adultes, ceux-ci se nourrissent de nectar ou de miellat de puceron.

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Aricia agestis

De la même famille des Lycanidae, le collier de corail ou argus brun ne possède pas de bleu en partie interne ou externe. La coloration interne est marron frangée d'orange. Sa chenille se développe sur les géraniums, hélianthèmes, centaurées.

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Thecla betulae

Autre lycanidae, la thècle du bouleau ne s'intéresse pas trop au bouleau mais préfère déposer ses œufs sur les pruneliers, prunus, cerisiers, abricotiers. L'intérieur des ailes est marron et orange comme sur la femelle ci-dessus ou marron chez le mâle. On remarquera la petite queue au bout de l'aile. C'est plutôt un papillon de haies et de lisières mais sa grande mobilité lui permet de se déplacer jusque dans les jardins comme ici en ville.


 Mise à jour du 28 septembre 2023


Liens vers les autres billets :

 Coléoptères 1

Coléoptères 2

Coléoptères 3

Lépidoptères 1

Lépidoptères 2

Hyménoptères 1

Hyménoptères 2

Hyménoptères 3

Diptères 1

Diptères 2

Diptères 3

Hémiptères 1

Hémiptères 2

Odonates, Orthoptères, Dermaptères, Neuroptères, Blattidés, Mantidés 

Arachnides



 
 
 
 
 
 
 
 
 

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