KikouBlog de Le Lutin d'Ecouves - Juillet 2020
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CENT MÈTRES CARRÉS : MES HÉMIPTÈRES (I)

Par Le Lutin d'Ecouves - 16-07-2020 12:24:47 - 4 commentaires

Cette série de billets a pour but de faire un catalogue forcément incomplet des arachnides et insectes photographiés par mes soins dans mon petit jardin urbain d'Alençon de seulement 100 m². J'avais déjà commis un billet en 2017 mais je m'étais arrêté à 100 spécimens alors que chaque année m'apporte de nouvelles surprises ; de plus, ce billet ne comportait que des photos. Ce  petit hobby scientifique m'a beaucoup appris, entre autres que, pour qui sait regarder, la beauté de la nature est infinie. J'estime l'identification des espèces exacte à 95%. Que les spécialistes pardonnent mes éventuelles erreurs et qu'ils m'en fassent part que je les rectifie.

Hémiptères (1ère partie)
 
 
Les hémiptères sont un ordre d'insectes comportant essentiellement les punaises, cigales, cicadelles et pucerons. Au niveau cigales, le réchauffement climatique n'a pas encore permis l'arrivée de ces scies entomologiques dans mon département normand de l'Orne malgré l'existence de la cigale de l'orne (cicada ornis) qui doit en fait son nom au frêne à fleurs (fraxinus ornus). Les hémiptères sont des insectes à métamorphose incomplète, les juvéniles (larves) ressemblent (plus ou moins) aux adultes et il n'y a pas de phase immobile dans leur croissance comme pour les insectes à métamorphose complète comme le papillon, sa chenille et sa chrysalide.
 
 
 Acanthosoma haemorrhoidale
 
Oh punaise ! Je ne pensais pas a priori que ces insectes offraient une telle variété de formes et de couleurs. Commençons par la punaise ensanglantée dont les dessins sont assez variables. Les adultes se nourrissent de fruits alors que les larves se nourrissent de feuilles d'aubépine, chêne, peuplier, noisetier... Comme toutes les punaises, elle émet une substance nauséabonde si on l'importune et comme toutes les punaises, elle possède un long rostre replié sous la tête et le thorax qu'elle déploie pour se nourrir car c'est un insecte suceur.

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Coreus marginatus

La corée marginée est très courante et facile à identifier, elle se nourrit sur l'oseille ou le groseillier mais ce qu'elle préfère chez moi, c'est la rhubarbe, véritable immeuble à punaises ; les larves sont très semblables aux adultes et grandissent lors de cinq stades larvaires.

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Rhaphigaster nebulosa

La punaise nébuleuse n'est pas trop difficile et se nourrit sur divers arbustes comme ses larves. Elle peut hiverner dans votre maison, si c'est le cas, ne la capturez pas avec les doigts et ne l'écrasez pas car elle peut sentir vraiment mauvais. De toute façon, elle sortira de chez vous dès le printemps.

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Holcostethus vernalis
 
Cette punaise est très courante, elle a comme autre nom Peribalus vernalis. Elle se nourrit sur une vingtaine de plantes différentes.

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Dolycoris baccarum

Encore une punaise éclectique dans son alimentation, toutefois, la punaise des baies a une préférence pour les fruits qu'elle pique avec son rostre suceur (comme toutes les punaises), laissant un goût désagréable à ce qui reste. 

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Graphosoma italicum
 
La punaise arlequin, très commune sur les apiacées (ombellifères) recherche le soleil et la chaleur, il n'est pas rare de la voir en grand nombre sur le bord des chemins. Sa livrée d'arlequin peu discrète est un avertissement pour les éventuels prédateurs signifiant : "Je suis vraiment mauvaise à manger". Comme les autres punaises de sa famille, elle possède un long rostre piqueur replié sous sa tête mais rassurez-vous, elle ne s'en servira pas pour vous agresser mais seulement pour se nourrir de sève. Les larves n'ont pas la même couleur que les adultes, elles sont brunes et plus arrondies.

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Eurydema ornata

La punaise rouge du chou peut en fait être rouge, orange ou jaune et même parfois blanche. Elle se reconnaît en fait grâce à ses dessins. Elle vit et se nourrit sur l'immense famille des brassicacées qui comporte le chou mais aussi la moutarde, le colza, le rutabaga, le radis, la giroflée, le navet, la roquette, la cardamine, le chou marin etc...

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Eurydema oleracea

La punaise potagère est aussi appelée punaise verte du chou car les taches qui vous semblent noires sont en fait vert très foncé. Les autres taches sont rouges, jaunes ou blanches. Elle aussi se nourrit de brassicacées mais comme certaines autres punaises, en cas de manque, elle peut consommer d'autres insectes qu'elle empale avec son rostre avant d'en sucer l'intérieur.

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Palomena prasina
 
 
 
Palomena prasina
(larves stades 4 et 5)


La punaise verte (qui devient rousse en fin d'année pour des raisons de camouflage) est très courante dans les jardins ou bois. Elle apprécie particulièrement les pommiers et poiriers mais aussi tout un tas d'herbacées. Ses larves sont aussi polyphages et les œufs facilement reconnaissables à leur couleur vert fluo sont pondus là où elles peuvent se nourrir... sauf grosse méprise comme j'ai pu le constater sur le mur extérieur de ma cuisine :

 
Oups !

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Nezara viridula

J'ai longtemps pensé que j'avais affaire à la punaise verte (Palomena prasina) jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'elle possédait sur le scutellum trois petits points blancs encadrés de deux petits points noirs. Pas de doute, il s'agit de la punaise verte ponctuée qui provient d'Ethiopie et qui est commune en Europe du sud. Sa présence en Normandie n'est pas un hasard vu l'accroissement régulier des températures moyennes. Elle est très polyphage et s'attaque à une trentaine d'espèces de plantes. Comme on peut le voir ci-dessous, ses larves ne ressemblent pas à celles de l'autre punaise verte :


Nezara Virudula
(larves stades 3 et 5)



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