KikouBlog de Le Lutin d'Ecouves - Janvier 2020
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CENT MÈTRES CARRÉS : MES COLÉOPTÈRES (III)

Par Le Lutin d'Ecouves - 13-01-2020 15:37:27 - 2 commentaires

Cette série de billets a pour but de faire un catalogue forcément incomplet des arachnides et insectes photographiés par mes soins dans mon petit jardin urbain d'Alençon de seulement 100 m². J'avais déjà commis un billet en 2017 mais je m'étais arrêté à 100 spécimens alors que chaque année m'apporte de nouvelles surprises ; de plus, ce billet ne comportait que des photos. Ce  petit hobby scientifique m'a beaucoup appris, entre autres que, pour qui sait regarder, la beauté de la nature est infinie. J'estime l'identification des espèces exacte à 95%. Que les spécialistes pardonnent mes éventuelles erreurs et qu'ils m'en fassent part que je les rectifie.

Coléoptères (3ème partie)


 
Amphimallon solsticialis
 
Celui-ci est le Hanneton de la St Jean, proche parent du hanneton commun (Melolontha melolontha). Dans mon enfance, ce dernier était bien connu des enfants qui jouaient volontiers avec ces animaux qui, sous la forme larvaire, après avoir passé trois années à grignoter les petites racines (radicelles) dans le sol, sortaient par milliers au printemps et quand je dis par milliers, il faudrait dire par millions ou même par milliards si l'on en croit "L'Année Scientifique et Industrielle de 1888" relatant le "Hannetonnage" des enfants des écoles chez mes voisins mayennais d'Ernée (texte édifiant à voir sur Insectes.net). Le DDT puis d'autres peu sympathiques produits tchernobyliens ont ensuite remplacé les petites mains pour faire presque disparaître cet insecte qui avait le tort d'être incroyablement prolifique, entraînant par là-même dans l'abîme tout un tas d'autres espèces d'insectes ainsi que les oiseaux qui s'en nourrissaient. Même si l'on ne peut ignorer les dégâts des hannetons (avec 50 larves au mètre carré, plus grand chose ne pousse), traiter ainsi les sols revient à vouloir régler le problème de la petite délinquance en employant des bombes au napalm. Donc, si vous trouvez des larves de hanneton en bêchant votre jardin, prélevez-les à la main et mettez-les chez votre voisin qui, de toute façon, a un jardin plus moche que le vôtre. Ou alors, exposez les larves à l'air libre dans un récipient où les oiseaux viendront se servir.
Attention, si vous trouvez des vers blancs dans votre compost, ce sont des larves de cétoine qui sont utiles à ce même compost.

 

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 Trichius fasciatus
 
Autre scarabéidé, la trichie fasciée (Bee beetle en anglais) ne pose par contre aucun problème pour le jardinier car sa larve se développe dans le bois en décomposition quant aux adultes, ce sont des butineurs (un peu brouteurs quand même...) participant comme les abeilles à la pollinisation des fleurs. 

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Lucanus cervus
 
Le lucane cerf-volant est le plus grand insecte européen, du moins le mâle (souvent 8 cm) car la femelle est nettement plus petite et ne comporte pas ces imposantes mandibules qui pourtant ne causeront pas de dégâts à vos mains si vous vous saisissez du mâle alors que celles de la femelle, plus modestes mais bien acérées, peuvent pincer jusqu'au sang. En fait, les grands attributs du mâle lui servent à la castagne car ces messieurs se battent comme des chiffonniers pour la possession des femelles. La plupart du temps, ces bagarres se soldent surtout par des rayures sur la carrosserie et peu de blessures à part d'amour-propre en ce qui concerne les vaincus.

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Colymbetes fuscus
 
Je ne m'attendais pas à trouver ce dytique noir dans mon jardin ou plus précisément dans une anfractuosité du muret séparant la terrasse du jardin. L'animal s'était réfugié dans une fissure pleine d'eau en attendant la prochaine nuit pour s'échapper de là. Le dytique (il en existe de nombreuses espèces) est un coléoptère aquatique qui a la particularité de stocker des bulles d'air sous ses élytres, ce qui lui permet de nager longtemps grâce à deux de ses pattes qui lui servent de rames. Cet insecte parfaitement profilé nage ainsi très vite et rien ne peut lui échapper : autres insectes aquatiques, petits poissons, têtards, mollusques, vers, etc... Son arme fatale : deux puissantes mandibules qui peuvent facilement déchiqueter les proies et comme si cela ne suffisait pas, l'animal injecte un venin paralysant, ce qui lui permet de s'attaquer à plus gros que lui. Sa larve tout en longueur (5 cm) ressemble à une petite crevette sans pinces et vit aussi dans l'eau. Elle vient régulièrement respirer à la surface par son arrière-train. Elle a deux crochets à la place des mandibules et son venin est encore plus puissant que celui de l'adulte, lui permettant de paralyser mais aussi de liquéfier l'intérieur de ses proies dont elle suce ensuite les entrailles comme on le fait avec une paille. Pour tout cela, on surnomme le dytique "tigre des mares" car on dit qu'il peut en éradiquer la population. Cela est très exagéré et, comme les tigres et autres lions, il est surtout un régulateur de populations et aussi un nettoyeur car il s'attaque en priorité aux animaux malades mais aussi aux cadavres. Quand il trouve que la nourriture n'est pas assez abondante ou quand il cherche un partenaire sexuel, le dytique sort de son plan d'eau et s'envole. Il fait généralement ses voyages de nuit et repère l'eau à sa brillance à la faible lueur nocturne. Il se trompe parfois et peut tomber sur la table de votre jardin ou votre terrasse si celle-ci reflète assez la lumière de la Lune. Voilà qui explique la présence de cet égaré chez moi alors que je n'ai pas le moindre plan d'eau. Je ne l'ai bien sûr pas revu le lendemain...
 
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Pseudoophonus rufipes

 
Désolé pour la photo floue mais ce lascar est un rapide. Il faut dire que c'est un carabidé nocturne et qu'il se cache toute la journée sous mes jardinières. Dès que j'en soulève une, ça file vite à l'abri d'où ce cliché pris au jugé. L'ophone à pattes rousses est utile quand il grignote limaces et escargots mais paraît moins sympa quand il s'attaque à mes fraises. C'est d'ailleurs sous une jardinière de fraisiers que celui-ci séjournait en attendant la nuit. La larve se développe durant une année dans le sol où elle consomme les mauvaises herbes par le dessous, point positif pour ce consommateur éclectique qui s'attaque aussi aux semences d'arbres ou au blé.

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 Clytus arietis
 
Passons aux Cérambycidés, ces insectes longicornes. Le clyte bélier a un petit air de guêpe mal imitée mais il est totalement inoffensif. Les larves se développent dans du bois mort  et les adultes se nourrissent de nectar et de pollen. 
 

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Agapanthia cardui

Chez l'agapanthie du chardon, c'est le mâle qui est nettement plus petit que la femelle (ce qui est très fréquent chez les insectes sauf chez le lucane). La femelle de ce longicorne pond dans les tiges des chardons où les larves se développent. L'espèce apprécie aussi les marguerites et les mélilots.
 
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 Brachyleptura fulva
 
Le lepture fauve se rencontre plutôt dans les bois où se développent ses larves mais les adultes lors de leur courte vie (deux à trois semaines) voyagent assez pour arriver chez moi où ils se nourrissent de nectar et de pollen. 
 
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 Stictoleptura rubra
 
Autre longicorne très proche du précédent, le lepture rouge pond ses œufs dans du bois mort de conifères. Le pronotum (plaque au-dessus du thorax) du mâle est noir et celui de la femelle est rouge. On a donc droit à une dame sur la photo.

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Oedemera podagrariae
 
L'œdémère ochracé (famille des oedeméridés) se trouve souvent sur les ombellifères mais il ne dédaigne pas mes chardons bleus. Comme pour les cérambycidés, les adultes se nourrissent sur les fleurs et les larves dans le bois mort. Imaginez l'état d'encombrement des forêts si toutes ces espèces d'insectes aidant à la décomposition du bois n'existaient pas !
 
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Oedemera nobilis

L'œdémère noble est fort courant et facile à identifier grâce à son vert métallisé. C'est aussi un butineur dont les larves vivent dans le bois mort. Les  graciles proportions des pattes 3 indiquent qu'il s'agit d'une femelle car le mâle a vraiment de très grosses cuisses.

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Rhagonycha fulva
 
Malgré la ressemblance avec les oedeméridés, le téléphore fauve fait partie d'une autre famille, celle des cantharides. Le téléphore fauve se nourrit de petits insectes et de pollen (il participe donc à sa dispersion et à la pollinisation comme de très nombreux insectes) sa larve vit au sol et se nourrit aussi de petits insectes et de jeunes escargots. Le jardinier y voit là une certaine utilité !
 
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Lagria hirta
 
Les ténébrions sont une vaste famille de coléoptères dont le plus connu est le ténébrion meunier dont la larve est le ver de farine. La larve de la lagrie hérissée se contente de consommer des végétaux en décomposition, surtout les feuilles mortes. Les adultes se nourrissent essentiellement de pollen et de nectar. 

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 Otiorhynchus armadillo
 
Voyons maintenant les curculionidés ou charançons dont il existe 1500 espèces en France. Ce sont des polyphages peu aimés des jardiniers mais ils sont si mignons que je me garderai bien de leur faire du mal. Celui-ci ne semble pas avoir de nom vernaculaire.
 
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Lixus angustatus
 
Le charançon de la mauve se nourrit sur cette belle plante qui ne pousse pas dans mon jardin. Je suppose que ce spécimen (c'est une femelle, ça se voit à sont rostre noir) était de passage.
 
 
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Mononychus punctumalbum
 
Le charançon de l'iris existe en deux formes, foncée comme celui-ci et claire dite "café au lait". Ses larves se développent dans l'ovaire des iris et peuvent faire pas mal de dégâts. Les adultes hivernent parfois au sol dans les capsules anciennes de la plante et ressortent en mai. Mes pivoines n'étant pas loin des iris, il y a fort à parier qu'il s'agit là d'un adulte sortant de son hibernation et recherchant un iris hôte (photo prise un 4 mai).
 
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 Liophloeus tessulatus

Le charançon du lierre est un des plus gros représentants de cette famille nombreuse des curculionidés. Sa couleur peut être très variable, ses élytres rayés être couverts de points ou de taches et même être noirs. Les adultes se nourrissent de lierre ou de berce alors que les larves vivent dans le sol où elles mangent des racines d'apiacées. 
 
 
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Cidnopus pilosus
 
Le cidnope poilu est un taupin (Elatéridés) dont les larves ont tendance à manger les racines des graminées et poacées. Les Anglais l'appellent click-beetle car ce petit coléoptère, quand il est sur le dos, se rétablit en se projetant en l'air grâce à un déclic entre son pronotum et ses élytres. 

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Anthrenus pimpinellae
 

De la famille des dermestidés, ce petit coléoptère (3 à 4 mm) vit sur les fleurs à l'âge adulte. Sa larve vit dans les nids de chenilles, entre autres processionnaires, et se nourrit des déchets générés par les chenilles. 

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Anthrenus  verbasci


L'anthrène du bouillon blanc est encore plus petit que son cousin ci-dessus. Les Anglais le nomment "carpet beetle" car si ce minuscule coléoptère (2 à 4 mm) se nourrit  de pollen et de nectar, sa larve difficile à voir à l’œil nu se nourrit de matière organique sèche qu'elle trouve dans les nids d'oiseaux, de rongeurs, d'insectes mais aussi, une fois dans nos maisons, de tapis, vêtements, animaux empaillés et autres collections d'insectes. Cette minuscule larve est considérée comme un véritable Attila des musées d'histoire naturelle ! Donc, ce joli petit coléoptère nettoyeur du jardin est à évacuer des maisons où il pond dans les placards sous les meubles, à l'intérieur des plinthes et peut ainsi faire des dégâts conséquents si on n'y prend pas garde.
 

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Meligethes sp.
 

Ici, j'arrive aux limites extrêmes de mon  appareil photo hybride et de l'identification car ce petit coléoptère ne dépasse guère les 2 mm et sa famille est très peu étudiée. Il s'agit fort probablement d'un méligèthe ce tout petit insecte à reflets verdâtres qui vole par millions en juin - juillet et qui raffole tellement du jaune qu'il peut en couvrir votre t-shirt par dizaines si celui-ci arbore ladite couleur mais aussi (en moindre quantité) le blanc ou le vert fluo. Il se nourrit du pollen de fleurs jaunes comme mon millepertuis arbustif.




 
 
 
 

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