KING CRIMSON, MON EPOUSE ET MOI
Le Lutin d'Ecouves

Aucune participation prévue dans les 8 semaines à venir.

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KING CRIMSON, MON EPOUSE ET MOI

Par Le Lutin d'Ecouves - 27-11-2018 18:08:47 - 9 commentaires

Il est parfois des sons qui vous accompagnent toute votre vie... La musique adoucit les mœurs comme il se dit mais elle peut aussi souder les couples. King Crimson fut pour Josette et moi une étape musicale majeure de nos années 70. Je me souviens de la sombre cave de mon copain Daniel dans laquelle nous écoutions Red, Starless ou Fracture à fond seulement éclairés par le lumignon de l'ampli. A cette époque, nous étions si transis d'admiration pour ce groupe que nous avions tous les trois présenté une conférence sur le thème des quatre albums de l'époque 1973-74 : Larks' Tongues in Aspic, Starless and Bible black, Red et le live USA.
 
Je possédais déjà les albums des années 69 à 71 dont le fameux disque au Roi Cramoisi grimaçant mais, à l'époque la facture métallique et fracturée du leader Robert Fripp nous agréait plus que les albums plus jazz des débuts. La redécouverte de cette musique plus subtile dut attendre pas mal d'années même si nous avons suivi les autres périodes majeures du groupe dans les années 80 et 2000. Ce fut d'abord la parution  de Radical Action to Unseat the Hold of Monkey Mind en 2016 puis, le lendemain de la naissance de notre deuxième petite fille :


Jeudi 15 novembre 2018
 
 
Accompagnés de notre ami Thierry (lui aussi), nous mangeons au sous-sol de la Taverne de l'Olympia où on vous trouve toujours une place avec le sourire et  de la célérité. Pas de bière cette fois-ci ; lors du concert John Mayall de l'année dernière, cela m'avait valu une course aux toilettes, je me contenterai donc d'un verre de vin avec mon croque-madame. La serveuse est charmante, je la titille sur son petit accent russe, et tout ça en présence de mon épouse. On ne se refait pas...
 
Nos billets internet à la main, nous entrons vite dans le hall puis dans la salle. La boutique est prise d'assaut, nous nous contenterons d'un programme en souvenir. 

© DGM Live

Moi et Josette sommes au douzième rang, j'ai même droit à un royal strapontin. Affiches et avis audio en deux langues nous avertissent : pas de film, pas de photo durant le concert sauf à la toute fin quand les musiciens dégainent leurs appareils pour photographier le public. Bonne idée, regarder un concert derrière l'écran de son portable c'est comme faire l'amour avec un préservatif, cela laisse un arrière-goût d'artificialité...
 
Applaudissements, les huit musiciens de l'actuelle formation entrent en scène :
 
 
Drumsons go inseine: derrière ce jeu de mots, le concert débute par un trio de batteries vite suivi par Neurotica de l'album Beat (1982) puis de Suitable Grounds for the Blues. La tension est montée d'un coup, la musique est déferlement, tsunami, orgasme industriel. Tony levin prend ensuite son Stick pour nous gratifier des battements tachycardiques du morceau Indiscipline lors duquel les trois excellents batteurs (Stacey, Harrisson et Mastelotto) s'en donnent à cœur joie. Jakszyk a refondu la mélodie de 1981 pour en faire une version plus jazzy. Une merveille :
 
 
On revient ensuite à plus cool avec des morceaux de Lizard (1970) avant le grand Ho ! (roulement de tambour) Epitaph (1969) célébrissime morceau du premier album qui sera joué quasiment en entier. Et puis, et puis, c'est la suite de Radical Action qui va culminer avec Level Five seul morceau des années 2000 et terminer la première partie sous des airs d'Apocalypse. A ce moment, je me demande si mes oreilles vont tenir...
 
Entracte, je rejoins Thierry dans le hall et nous échangeons nos impressions ébahies, comment des musiciens dont certains ont passé 70 ans ont gardé une telle précision et une telle énergie ?
 
L'entracte ne dure que 20 min, je rejoins mon épouse en grande discussion avec des trentenaires qui pourraient être nos fils. Ils ont découvert Crimson il y a quelques années et ne touchent plus terre à l'instar de mon épouse qui va malmener son siège le long des trois heures de spectacle.
 
Drumsons Do The Can Can, là le jeu de mots est moins bon... Je vois Mel Collins préparer une flûte basse : Islands, un havre de paix chanté à la perfection par Jakszyk et ensuite brodé par les saxes de Collins.
 
Discipline puis One More Red Nightmare, heureusement, le niveau sonore a été réduit d'environ 10%. Nous allons survivre.
 
Deuxième oasis : Moonchild puis c'est une longue apothéose :
 
In the Court of the Crimson King (Ah Ah Ah Ah Aaah Aaah....) à l'énorme son de mellotron parfaitement reproduit par les claviers de Reiflin, Fripp et Stacey qui quitte parfois sa batterie.
 
Easy Money, Larks' Tongues in Aspic II, Starless,  n'en jetez plus, mon épouse vibre tellement que je crains pour le mobilier de l'Olympia.
 
Bis évidemment, et devinez quoi : 
 
(version de 2015 à sept musiciens) 
 
 
Comme promis, nous sommes autorisés à faire des photos et je ne fais que des bouses imprésentables ici. Heureusement, Tony Levin réussit un fort sympathique cliché où l'on peut voir Robert Fripp avec son appareil et la foule enthousiaste. 
 
Une foule où ma chemise blanche me permet de repérer deux fans ayant passé la soixantaine mais dont l'enthousiasme n'a jamais failli.
 
 ©Tony Levin
 
 
Indispensable, Meltdown Live in Mexico 2017, 3 CD (3h30 de concert)+1 DVD de 2h30 pour 30€, Royal !!!
 
 
 
 

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9 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 27-11-2018 à 18:26:14

Bon, là je suis dans le tgv donc impossible d'écouter mais promis ce sera fait !
Bien content que Josette ait trouvé un gars qui la fasse vibrer....

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 27-11-2018 à 18:29:07

Non, huit !

Commentaire de Arclusaz posté le 27-11-2018 à 18:30:42

je ne pouvais pas écrire ça, je ne la connais pas assez (même pas du tout à vrai dire !)

Commentaire de PetitManseng posté le 28-11-2018 à 11:46:09

Merci pour cette contribution.

J'ai découvert King Crimson un peu par hasard au début des années 2000, peu après mon arrivée à Londres. A l'époque, j'écoutais pas mal de rock instrumental et Robert Fripp avait contribué sur une reprise du classique "Sleep Walk" sur un album de Joe Satriani sorti en 2002. A partir de ce moment là, j'ai commencé à m'intéresser au bonhomme et à son groupe King Crimson, d'autant que je portais aussi un vif intérêt au rock progressif des années 70 (Pink Floyd, Yes, Genesis et ELP en particulier). Le premier album du groupe que j'ai acheté sur un coup de tête fut "In the Wake of Poseidon". Mais ce n'est que quelques années plus tard que j'ai découvert les différentes incarnations du groupe à travers l'excellente compilation 4 cds "The 21st Century Guide to King Crimson vol 2", et des albums phares tels que "Red" et "In the Court of the Crimson King".

Je n'ai jamais vu King Crimson en concert, seulement Robert Fripp, Gavin Harrison (plusieurs fois avec Steven Wilson et son ancien groupe Porcupine Tree) et Tony Levin (avec Peter Gabriel il y a quelques années). Je n'ai vu que Robert Fripp une seule fois dans ce qui est sans doute le concert le plus singulier et bizarre auquel j'ai assisté. C'était en 2004 au Royal Albert Hall de Londres avec justement Joe Satriani et Steve Vai. L'association de Robert Fripp avec ces deux guitaristes dans un même concert était pour le moins intriguante, tellement leur style respectif diffère. Robert Fripp avait ouvert le "show" par 30-40 minutes de ses fameux "Soundscapes", qui sont à des années lumières de la musique des deux autres guitaristes. De plus, Fripp était invisible sur scène... L'audience commençait à montrer des signes d'impatience et moi-même, j'avais hate que cela se termine et que Steve Vai ou Joe Satrini prennent le relais... J'avais par contre adoré sa contribution à la fin de ce concert où il avait rejoint Satriani et Vai pour des versions survitaminées de Red et de ... Rockin' in the free world de Neil Young!

Ton billet vient en tout cas à point nommé car je viens de découvrir que King Crimson jouera trois dates au Royal Albert Hall en Juin prochain et que les tickets sont en vente ce Vendredi, pour célébrer les 50 ans du groupe. Je vais essayer de ne pas les manquer cette fois.

Et faut en effet que je me procure ce triple cd+dvd qui vient de sortir. Tu le conseilles par rapport au précédent "Radical Action..." ? Espérons que cette nouvelle incarnation sortira un album studio très bientôt.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 28-11-2018 à 14:12:54

Difficile de choisir, Radical Action contient aussi 3CD et un DVD, le son y est plus "studio" bien que ce soit en live. Je préfèrerais peut-être Mexico car on sent plus l'ambiance et la formation à huit est meilleure qu'à sept.
Cela dit, j'ai acheté les 4 live depuis 2016...

Commentaire de campdedrôles posté le 28-11-2018 à 22:28:34

Merci pour ce billet !

Inoxydables, Robert Fripp et les avatars de King Crimson.

Je ne les ai vus en concert qu'une fois, au début des années 80 à San Sebastian, lors de la "renaissance" du groupe après sa première période de la fin des années soixante et du début des années soixante-dix.
Ils ont essentiellement joué à cette occasion des morceaux de Discipline qui venait de sortir (Thela un Jingeet etc...) mais aussi quelques morceaux des débuts.
Un grand souvenir !

Je continue de loin en loin à les écouter sans me lasser (21st century…, Islands etc)

Commentaire de PhilippeG-629 posté le 29-11-2018 à 01:40:34

Très bien ce concert !

(J'y étais ;-) au 7e rang pour l'anecdote... A défaut de participer à une même course...)
J' ai adoré, fan de musique progressive ancienne et récente.
(je conseille la lecture du magasine "Koid9" et le site "Amarock-mag.com" en passant...)
Les 3 batteurs au 1er plan, une très bonne idée.

Beaucoup de bonheur à écouter une excellente technique et de longs morceaux qu'ils ont laissé durer: quel pied !

C'est marrant mais lors de mes pérégrinations en ultra trail mon cerveau me passe en boucle des extraits de morceaux de prog comme si le chemin devait se mélanger à cette musique entêtante et qui ne se fini jamais ?

Longue vie au rock progressif :-)

@+
Philippe

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 29-11-2018 à 21:51:26

Dommage qu'on ne se soit pas vus... D'accord sur tous les points. Ce fut un super concert.

Commentaire de philkikou posté le 02-12-2018 à 23:07:58

Plusieurs cordes à la harpe du Lutin : après Woodkid, l'histoire de la musique, voilà encore une belle découverte !!! Vive la pluralité et la richesse du blog Kikourou ;-)

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