KikouBlog de Le Lutin d'Ecouves - Août 2011
Le Lutin d'Ecouves

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Archives Août 2011

LES FOLIES D'ESPAGNE 39

Par Le Lutin d'Ecouves - 30-08-2011 10:15:55 - 1 commentaire

Karl Jenkins
1944-
 
 
 
Karl Jenkins est un musicien gallois qui a commencé sa carrière comme hautboïste à Cardiff avant d'intégrer la Royal Academy of Music de Londres où il finit ses études.
 
A cette époque, Jenkins s'oriente vers le jazz en rajoutant les saxophones et les claviers à son instrumentarium. 
 
En 1972, il rejoint le mythique groupe Soft Machine qu'il ne quittera qu'en 1984 avec la dissolution définitive de la formation.
 
 Soft Machine
 
C'est avec la série de cinq albums du projet Adiemus (entre 1995 et 2003) que Karl Jenkins va connaître son plus gros succès. Abandonnant le jazz, le compositeur y produit une musique propice à la relaxation de la bourgeoisie écologiste occidentale. 

En 2004, Jenkins compose une Folia pour marimba et cordes en s'inspirant de celle de Corelli plus de trois siècles après celui-ci, preuve de l'incroyable vitalité de ce thème musical.


La Folia (Ref)



Liens vers les autres Folies :


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LA BEAUTE DE NOS FAILLES

Par Le Lutin d'Ecouves - 24-08-2011 18:02:54 - 5 commentaires

 

Gorges de Villiers
(Orne)


Ne pas partir en vacances nous oblige en quelque sorte à une forme d'introspection géographique.

Après une visite de la Lande de Goult, nous sommes retournés dans le même canton de Carrouges mais cette fois-ci en forêt de la Motte qui fait la jonction entre les forêts d'Ecouves et d'Andaine.


Ici, la Gourbe a profité d'une faille dans un plissement hercynien pour creuser une vallée profonde. Nous nous trouvons dans nos montagnes, elles sont bien petites mais si anciennes : 325 millions d'années. 

Le Massif Armoricain commence ici et s'il n'a pas la splendeur des jeunes montagnes, il a la profondeur et le mystère que n'auront jamais les gamines alpines ou pyrénéennes.


 Nous sommes en août mais le promeneur se fait rare. Mon épouse et moi marchons dans une nature préservée par la difficulté d'accès et la pauvreté du sol qui ont découragé tout type d'exploitation sur ce site.


 Si ma Josette s'accroupit fréquemment pour observer pierres et végétaux, sa curiosité scientifique constamment en alerte, je préfère flâner pour ressentir çà et là l'essence du lieu et exercer mon regard.

 
Mon œil de Lutin me dit qu'aujourd'hui la lumière d'août me laissera prendre des clichés sans écraser les reliefs.


J'ai même droit à un lot de surprenantes couleurs méditerranéennes dont raffole mon petit Lumix.


Chaleur, bruyères et pins, le tout accompagné du bruissement de milliers d'insectes. Il ne manquerait plus que les cigales pour qu'on se croie ailleurs. Mais les seuls crissements proviennent de criquets locaux finalement plus jolis que les scieuses de long méridionales.


 Nouvelle descente vers la Gourbe pour observer d’autres insectes fort communs mais toujours fascinants comme  cette simple mouche observée dans une tourbière : 


Ou les nombreuses demoiselles qui virevoltent à proximité des berges du cours d'eau.


Même les communs gerris participent à la beauté du lieu par leur patinage incessant sur la surface moirée du ruisseau.


Remontée vers l'autre versant de la cluse avant de quitter le site. Les arbres, même s'ils n'ont ni la taille ni la splendeur de leurs cousins d'Ecouves, continuent de nous livrer quelques images surprenantes.


Un dernier regard aux gorges...


...et nous filons nous restaurer à Bagnoles de l'Orne qui se trouve tout près.


Ici, la Nature est domestiquée mais la lumière de cette fin d'après-midi d'été  continue de nous bercer d'illusions, nous faisant croire à la douceur de la Vie. Et ces instants nous font du bien...

 

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UNE HISTOIRE DE GOULT

Par Le Lutin d'Ecouves - 17-08-2011 17:54:54 - 7 commentaires

 
Au nord-ouest d'Ecouves...

 

Là où, telle Fangorn, Ecouves tente de marcher vers la plaine, se trouve la terre des seigneurs de Gul. Nommée Goult par les contemporains, cette contrée boisée n'a pas l'aspect aimable du versant sud familier aux Alençonnais. On sent une certaine rudesse dans cette contrée où il y a une ou deux générations, les bûcherons et les petits agriculteurs survivaient à près de 400 mètres d’altitude, sur le modeste toit de la Normandie.


Chapelle du prieuré de Goult (début XIIème)

C'est là que ma Josette m'a entraîné ce jour d'août dans une sorte de pèlerinage sur les terres de sa famille maternelle. Tout d'abord, nous grimpons sur le fameux camp romain qui n'a de romain que le nom. 
 
 
Partie de la fortification du camp

En fait, le site est beaucoup plus ancien et a été créé à l'époque néolithique puis réutilisé un bon nombre de fois à l'époque gallo-romaine ainsi qu'au Moyen-Age.



Direction le Bois de Goult avec ses immenses conifères. Le terrain reste humide malgré la saison, les précipitations préférant ruisseler sur ces terres pauvres à base de grès armoricain.



Témoins de cette humidité, de nombreux champignons jalonnent notre promenade, peu dérangés par les trop rares touristes mycologues.



 

Avant d'aller à l'ancienne ferme familiale, nous faisons un détour vers le site du Hêtre Tortillard, cet étonnant lieu qui me fait penser à la Chambre des Ents du Seigneur des Anneaux.



Autour de cet imposant ancêtre, les arbres se jaugent, discutent et parfois s'embrassent dans d'étonnants accouplements.

 


Après une longue remontée vers le sommet du bois de Goult, nous dévalons parmi une végétation presque méridionale pour enfin arriver à la ferme des Montgommeries où vivaient les grands-parents de mon épouse. Il y a encore trente ans, on y accédait par un chemin creux à talus herbeux central. Certains hivers la ferme était inaccessible à cause de la neige.

 

Là, vivaient un célèbre braconnier et sa famille sur quelques hectares de prés et de bois. Une vie dont la dureté marqua les traits et les âmes.



Le sol de boue a été dompté et les bâtiments ont perdu leur caractère rustique mais le lieu résonne encore de ces fins d'été lors desquelles le clan se réunissait autour de tréteaux chargés de victuailles : quatre-vingts personnes issues des six enfants du couple de fermiers.

 

Cette terre reflète encore un peu les cris des enfants et les éclats de voix des adultes mais ces échos ne sont plus que des vagues lointaines dans le cœur de mon épouse. Je la laisse quelques instants s'imprégner des dernières irisations mémorielles de ces dimanches révolus.

 

Il est temps de rentrer mais nous faisons un détour vers les Petits Riaux, une tourbière sise au pied de Goult. 



Jamais l'eau ne tarit aux Petits Riaux et cela permet à une flore spécifique de se développer comme de petites orchidées qui fleurissent en mai ou la narthécie ossifrage qui fleurit jaune avant de fructifier en orange :



Mais la star de la tourbière est sans conteste la drosera à feuilles rondes, plante carnivore caractéristique de ces milieux.

 

Les poils enduits de glu de ses feuilles capturent les insectes qui sont ensuite doucement digérés.



Il ne reste plus qu'à rejoindre notre véhicule après 17 kilomètres de rando-course au pays de Gul après un dernier salut  à la discrète faune des Riaux.


Lézard vivipare des tourbières
 
 
 

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LA BLAGAROGER

Par Le Lutin d'Ecouves - 16-08-2011 12:46:26 - 3 commentaires

 

 

Olivier le croque-mort travaille tard le soir.

Il prépare le corps de son "client" Roger Dupont pour la crémation et fait une découverte surprenante :

Roger Dupont a le plus imposant organe reproducteur qu'il ait jamais vu !


Il se dit en lui même:
- Désolé, mon gars, mais je ne peux pas laisser disparaître cela dans les flammes. Il faut le garder pour la postérité !


Il découpe la pièce avec précaution et la met dans un sac.

Rentré à la maison, il dit à sa femme:
- Je dois te montrer quelque chose que tu ne vas pas croire !


Il ouvre le sac et lui montre le contenu.
- Mon Dieu, dit sa femme, Roger est mort !

 

 

 

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UNE GUEPE QUI A DU POT !

Par Le Lutin d'Ecouves - 11-08-2011 15:18:00 - 8 commentaires

 

Habituée aux contrées plus chaudes du sud, voici encore une nouvelle venue dans mon jardin normand, preuve supplémentaire d'un certain réchauffement climatique :


Trois ans que je la surveillais du coin de l’œil, celle-là ! Cette guêpe venait régulièrement fouiller dans les bacs à fleurs de ma terrasse à la recherche de matériaux de construction.

Mais c'est finalement grâce à mon fameux chardon bleu et à sa merveilleuse odeur de cadavre que j'ai pu la photographier, trop occupée à butiner pour me prêter attention.

Eumène Unguiculé


De la longueur d'un beau frelon mais pourvu d'une incroyable "taille de guêpe", Delta Unguiculatum a de quoi effrayer le phobique de la bestiole (Trouillotus Ignoraminus) qui l'aperçoit. Pourtant, l'Eumène est un insecte particulièrement pacifique qui ne sort son dard que pour chasser.


En effet, l'Eumène chasse, non pour se nourrir, mais pour nourrir sa larve. Pour ce faire, il construit d'abord un petit pot en maçonnerie (terre et sable assemblés par de la salive) dans lequel il dépose une dizaine de chenilles qu'il a préalablement partiellement paralysées avec son venin.

La construction de ces petits pots lui vaut le surnom de "guêpe potière".

 photo Mario A. Diges

Il dépose enfin son œuf dans cette petite amphore puis l'obture, laissant ensuite la larve à naître se débrouiller toute seule pour dévorer vivantes les chenilles dont certaines ont le temps de se transformer en chrysalides avant d'être à leur tour boulottées par la future guêpe qui descellera le bouchon de son pot une fois devenue adulte.

 photo Mario A. Diges


Merci à Mario Diges pour les deux dernières photos. Son blog : Kaiwhakaahua  (page de l'Eumène).

Concernant la stratégie de construction et de ponte des différents Eumènes, vous pouvez lire l'étonnant et savoureux texte du grand Jean-Henri Fabre : Souvenirs entomologiques, série II, chapitre 5.
 
 
 

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L'ANNIVERSAIRE DU MUSTANG

Par Le Lutin d'Ecouves - 08-08-2011 09:12:10 - 6 commentaires

 
Vendredi 22h00, dix-sept Trailers d'Ecouves ont rendez-vous à la Croix-Médavy pour un peu plus de deux heures de trail nocturne en forêt à l'occasion des 56 berges de Philippe le Mustang.
 
L'animal a eu l'excellente idée d'organiser cette sortie plutôt que de nous abreuver chez lui ; ce qui a le double avantage d'être plus sportif et de faire moins de miettes dans sa salle à manger.
 
Le Lutin était là et il vous livre des extraits de la soirée sous la forme d'un reportage de neuf minutes que l'on pourrait intituler :
 
 
"Quand tu cours dans le noir, tu finis toujours par boire."
 
 
 
 

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LES FOLIES D'ESPAGNE 38

Par Le Lutin d'Ecouves - 05-08-2011 11:16:47 - 1 commentaire

 
Sergueï Rachmaninov
1873-1943
 
 

 

Né dans une famille aisée, le jeune Sergueï, né à Oneg en Russie, fait montre d'un talent précoce au piano.

 

L'attitude plus que dépensière de son père va ruiner la famille qui doit s'installer à Saint-Pétersbourg où ses parents finissent par se séparer.

 

Envoyé à Moscou pour étudier auprès de Nikolaï Zverev pendant quatre ans, Sergueï se lance ensuite dans la composition, créant son premier opéra à l'âge de dix-neuf ans.

 

Après quelques succès dont un premier concerto pour piano, le jeune compositeur se lance dans le symphonie et c'est l'échec. Il faut dire que pour sa première interprétation, l’œuvre (1897) était dirigée par un Glazounov complètement ivre.

 

S'en suit une période de dépression lors de laquelle Rachmaninov pense que sa carrière de compositeur est terminée. (Quelque chose s’était brisé en moi… Après des heures d’interrogation et de doutes, j’en étais arrivé à la conclusion que je devais abandonner la composition… Une profonde apathie s’empara de moi. Je passais la moitié de mes journées étendu sur mon lit, à soupirer sur ma vie ruinée.)

 

C'est en 1900 que Rachmaninov va suivre un traitement psychologique chez le docteur Nikolaï Dahl, neurologue et musicien, qui le poussera à reprendre la composition, ce qui débouchera sur le fameux deuxième concerto pour piano qui fait encore la renommée du compositeur.

 

Devenu célèbre, il va ensuite voyager en Europe et en Amérique où son troisième concerto est créé à New-York sous la direction de Gustav Malher.

 

La révolution russe va contraindre Rachmaninov à s'exiler et c'est en 1918 qu'il s'installe définitivement aux Etats-Unis. 

 

Là, il va mener une vie de pianiste virtuose, donnant avec succès de nombreux concerts. Il n'abandonne cependant pas la composition mais il ne prend pas le train de la modernité et se retrouve petit à petit dépassé par des contemporains tels que Stravinski.

 

C'est lors de cette période que Rachmaninov compose en 1931 ses "Variations sur un thème de Corelli" qui reprennent le thème de la Follia, douzième sonate de l'opus V du compositeur italien.

 

En voici un extrait :

 

   
 
 
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ROMANCES ET CHANSONS SEFARADES

Par Le Lutin d'Ecouves - 01-08-2011 11:31:27 - 3 commentaires

 
St Céneri
 
 
Ben oui, on a des coins comme ça dans l'Orne mais on ne le dit pas trop fort des fois que les touristes rappliqueraient.
 
St Céneri, j'en ai déjà parlé dans mon blog (ICI), il s'agit d'une sorte d'Auvers-sur-Oise ornais ; c'est à dire que c'est un village où l'on rencontre des artistes, des Bobos* et où le steak-frites et la bière sont plus chers que dans les villages environnants.
 

* La différence entre le Bobo et le Bonobo, c'est que le Bonobo s'accouple en public.

 
 
C'est dans les jardins de la Mansonière à St Céneri qu'a lieu le concert de ce soir mais avant la musique, une visite s'impose.
 
Accompagné de ma Josette, de ma Maman et de son Victor, je prends plaisir à me promener parmi les senteurs et couleurs du lieu. Les commentaires fusent :
 
"Oh, une fleur ! Oh, une plante ! Oh, ça sent bon !"
 
Josette et Maman, plus versées dans l'Art botanique, commentent savamment :
 
"Ne serait-ce pas un Jacaranda Mimosifolia ? ? 
- A moins que ce soit une Bignone du Japon...
- Ah oui, dis-je, Bignone, allons voir si la rose...
- Thierry, barbare ignorant!"
 
 
La promenade terminée, nous nous installons au premier rang du public disposé sur une pelouse en plein air. En effet, ce 30 juillet, il ne pleut pas. Etonnant ! Cela a eu pour effet d'attirer du monde en ce lieu et, en peu de temps, les sièges sont tous occupés.
 
Je me retourne. Diantre, ça sent le prof en retraite ! Pour m'occuper et surtout pour faire mon kéké, je réponds aux questions de Maman et de son Victor.
 
"Ben, les Séfarades, ce sont les juifs d'Espagne, du Maghreb et du Machrek. A la suite d'un malentendu regrettable, ils ont tous été virés d'Espagne en 1492 à l'exception de quelques marranes. Durant le Moyen Age, ils ont élaboré une musique originale qui emprunte aux différentes cultures : Chrétienne, Arabe et Juive. Beaucoup de textes sont en Ladino qui est de l'espagnol écrit avec une syntaxe hébraïque."
 
Hi hi ! Poutrés par un sportif les Bobos ! J'adore étaler ma confiture !
 
Le concert commence au coucher du soleil. Mon APN fait ce qu'il peut pour compenser le manque de luminosité :
 
Trio Morenica
 
 
Deux des musiciennes Anne Koppe (flûtes) et Jeanne Boëlle (guitare et luth renaissance) ne font guère arabo-andalouses mais qu'importe, nous sommes immédiatement dans l'ambiance. L'engagement et la voix envoûtante de la chanteuse d'origine chilienne Gabriela Barrenechea (ça sent le basque comme patronyme) ravit l'assistance.
 
Habitué aux concerts classiques et à l'approximation de certains artistes, je suis bluffé par la précision des musiciennes. Damned, mais c'est vraiment très bon !
 
Le tout est agrémenté par une mise en scène et des interventions explicatives bien ajustées. On a affaire à un spectacle bien rôdé.
 
La nuit s'installe et nous n'avons pas froid, réchauffés que nous sommes par ce micro climat andalou.
 
 
Au bout d'un moment, mes photos tournent au caca-flou et je range mon appareil pour mieux profiter de la beauté de cette musique qui nous parle de douleurs et d'amours.
 
Le concert s'achève après un rappel. Les sièges n'eussent pas été en métal, il y a fort à parier que les rappels auraient été plus nombreux tellement le public était sous le charme. Le bourgeois a la tête bien remplie mais la fesse fragile...
 
Après une petite discussion avec les musiciennes, nous nous dirigeons vers l'accueil où Maman et moi achetons chacun un CD du trio.
 
Je regarde le ciel étoilé, enfin une vraie nuit d'été !
 
 
Trio Morenica à la Vieille Grille en 2009
 
 

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