Quand on me dit : "Mais je n'ai pas le temps de courir avec le boulot, les gosses et tout ça", je réponds souvent : "Faites comme nous, courez la nuit ..."
Voilà une bonne quinzaine d'années que nous nous réunissons chaque mardi soir pour notre tour d'Alençon à la lumière des candélabres municipaux. Au début, nous n'étions que quatre ou cinq puis par un prompt renfort, nous nous vîmes une vingtaine galopant dans la cité déserte à l'heure où même les corneilles se taisent.
Durant une heure, la petite ville ne résonne que de nos interjections et de mes plaisanteries douteuses puis c'est enfin la remontée vers la basilique et le sprint final lors duquel chacun retrouve ses dix ans.
C'est enfin la dispersion et le retour. Le kilomètre qui me sépare de la maison en compagnie de ma Josette et de mon presque petit frère Erick, je le goûte comme on goûterait un dessert oublié. Un chemin aux accents à la fois froids et doux comme le sont nos hivers.
Une si courte séparation jusqu'à l'entraînement sur piste de jeudi : "Pour moi, c'est flammekueche et un peu de rillettes avec du Gevrey-Chambertin, s'il m'en reste." Le presque petit frère sait vivre ...
Pour moi et mon épouse, c'est soupe et compote comme chaque mardi. A l'approche de la soixantaine, la ligne, ça se surveille. Plus que trois cents mètres et c'est la maison près du chemin de fer désert.
Depuis quelques temps, notre frugal repas du mardi soir s'égaie d'un nouveau rituel réjouissant : nous visionnons systématiquement un épisode en VO de l'excellente série "The Walking Dead" dans laquelle de sympathiques américains se fritent avec des milliers de zombis tous aussi stupides qu'avides de chair fraîche.
Et je te dis pas la mauvaise haleine ...
Même si la série est une intéressante réflexion sur le comportement social et politique des survivants, ce qui nous réjouit surtout, c'est quand même le "Zombi Kill" récurrent dans chaque épisode car, comme chacun le sait, les morts vivants, il faut les re-tuer, et de manière rigolote si possible.
Dans le genre artiste, ma préférée reste Michonne, une virtuose du katana qui vous tranche du zombi comme ma grand-mère tranchait du lapin vivant dans son arrière-cuisine (doux souvenir d'enfance).
Hou, ça pique !
Le jeune Carl (douze ans) n'est pas mal non plus. Il faut dire que dans ce monde, on apprend vite à survivre.
Oh le coquin !
Bon, c'est un peu gore mais après une journée de boulot avec des enfants et dix kilomètres de course à pied le soir, ça passe tout seul et ça permet de passer une bonne nuit.
Vas-y Maggie, fais-en de la soupe !