Par Le Lutin d'Ecouves - 28-11-2008 19:56:46 - 12 commentaires
Mes abondants abandons
Je suis le spécialiste local de l'abandon.
Cela est dû au fait que je pars comme un malade alors que je sais pourtant que je n'ai pas les moyens de finir en bon état.
Je me rappelle une édition du Trail de Vulcain où j'ai abandonné au 19ème kilo congelé comme un poisson carré. On avait eu moins quinze en haut des puys et au ravito, les gobelets étaient remplis de glaçons. On s'est foutu de moi pendant un an après cela ! Même que le Mustang a mis ça dans le journal du club :
L'année d'après, j'ai démarré le trail de Guerlédan à fond. J'ai bien dû mettre un quart d'heure à mes camarades dans la première moitié ! Las, je me suis déballonné ensuite et je me suis retrouvé les jambes raides comme le gourdin de Benos au petit matin. J'ai abandonné au 42ème kilo. Quand les copains m'ont retrouvé, ils m'ont obligé de ramper à leurs pieds et de leur lécher les orteils. J'ai des preuves :
L'année suivante, je me suis vautré à domicile, au trail d'Ecouves. Vingt bornes à douze de moyenne ont eu raison de moi, j'ai ramé ensuite pendant une autre vingtaine de kilomètres comme un malade pour finir en perdition dans l'étang de Fontenai.
Depuis, on trouve une pancarte célébrant mon naufrage sur le parcours du trail :
Cette année, j'ai été bien tenté d'abandonner à Paris, ayant explosé au 30ème, j'ai marché les 12 derniers kilos. Ce qui m'a fait continuer, c'est que je ne sais pas lire un plan de métro. J'ai eu peur de me perdre.
Encore cette année, lors de l'OFF de Belle-Ile (80 bornes) j'étais près de l'effondrement mais j'ai été sauvé par la bière : j'ai bu trois CH'TI les 30 derniers kilos et une quatrième à l'arrivée. C'est peut-être cela la recette anti-abandon !
Je suis un peu inquiet en ce moment car cela fait 18 mois que je n'ai pas abandonné. Cela dit, je me suis inscrit à l'Eco-trail de Paris, (80 bornes) ce qui va me donner quelques chances de récidiver.
Et puis, il y a le RAID 28 ! Là, ça devrait poutrer : je ne sais pas lire une carte, je suis mauvais au-delà de 30 kilomètres, je n'ai pas l'habitude de veiller après 23 heures. Toutes les conditions semblent réunies pour un beau crash. En plus, je vais être aidé par les copains. Citons Khanardô dans son blog :
...cela va être difficile d'en débarrasser Kikourou. Aidé de mes camarades orienteurs je ferai mon possible pour réaliser votre rêve à tous : virer le Lutin. Nous tenterons donc de le perdre.
Je demande juste une chose à ceux qui me retrouveront : qu'on ne me mette pas à la fourrière car, à mon âge, j'ai peu de chance d'être adopté et je ne veux pas finir piqué par un véto.
Par Le Lutin d'Ecouves - 26-11-2008 19:43:03 - 6 commentaires
Libres...
Regarde-les, ce sont les frères de la pluie, les soeurs de la brume.
Ils sont comme toi, d'argile et de sang, d'amour et de douleur.
Ils sont comme nous, d'ombre et de lumière, de failles et de doutes.
Regarde-les, ils courent et la forêt leur sourit.
Par Le Lutin d'Ecouves - 19-11-2008 08:26:02 - 10 commentaires
Par Le Lutin d'Ecouves - 15-11-2008 08:51:19 - 8 commentaires
Qui a écrit cela ?
A propos de qui ?
Regardez plus bas.
Passez la souris sur la photo
Victor HUGO, dans Napoléon, le petit (Louis Napoléon Bonaparte fut le premier président de la République en 1848)
Par Le Lutin d'Ecouves - 12-11-2008 20:04:41 - 3 commentaires
Elle courait, elle courait et nous suivions tant bien que mal son pas qui caressait l’humus. Elle courait et nous souffrions parfois mille morts pour embrasser sa trace. Elle courait et parfois se retournait pour nous offrir un doux sourire soulignant son regard de brume. Un petit mot de sa voix d’automne, et nous repartions guéris et joyeux, étonnés de sentir autant de douceur maternelle émaner de ce corps d’enfant.
Tant d’années avaient passé, tant d’années qui avaient vu les siens rejoindre un à un les Havres Gris. Fascinés par l’appel de la mer, ils étaient partis sans un regard, sans un regret ; le cœur sec et l’esprit déjà au-delà des blanches falaises. Elle n’avait pu ou su les suivre…
Pourtant, elle n’était pas seule. Notre fraternité, constituée au fil du temps, avait habillé sa vie de bruit et de chaleur. En échange, elle nous avait donné une parcelle de grâce et une insolente santé.
Malheureusement, le gris de ce monde de pierre et de fer ne pouvait manquer de nous envahir un jour ou l’autre, nous rappelant durement à notre condition. L’ombre s’étendait sur nous et nos bonds auraient dû être plus courts, nos cris plus ternes et notre course moins rapide. Et pourtant…
Pourtant, nous continuions comme si de rien n’était. A chaque fois que l’un de nous perdait l’équilibre, elle était là pour le soutenir. A chaque fois que l’un de nous désespérait, elle était là pour dissiper ses nuages intimes. Nous comprîmes trop tardivement que cette empathie l’emplissait de nos douleurs. Le malheur s’éloignait de nous mais son regard se voilait progressivement. Souvent, nous crûmes voir des larmes tenter de franchir son regard. Cependant, nous le savions, les elfes ne pleurent pas et jusqu’ici nous ignorions pourquoi.
C’était un matin d’automne, la brume avait envahi la forêt, transformant notre course en un long rêve cotonneux. Nous sentions plus intensément le regard des arbres suivre avec inquiétude notre fuite sans fin. Nous ne comprenions pas leur message…
J’étais en début de colonne, juste derrière elle. Je m’aperçus soudain que sa foulée devenait irrégulière ; c’était incroyable, elle boitait. Je tentais de la rattraper mais plus je me rapprochais, plus elle s’éloignait. Non, elle ne s’éloignait pas, elle fuyait.
Sa claudication s’accentua, ce qui me permit d’arriver à sa hauteur. Je vis enfin son visage : il était inondé de larmes. Elle pleurait et c’était totalement impossible.
La stupéfaction me fit trébucher. Je roulai au sol et me relevai aussitôt. Elle en profita pour me distancer sans se retourner. Les autres approchaient. Je partis dans une course folle. J’avais pressenti ce qui était en train d’arriver. Il fallait que je la rattrape.
La brume se faisait plus épaisse et la cachait partiellement. Pourtant, je m’aperçus qu’il se passait quelque chose d’anormal : elle semblait devenir encore plus petite, plus diaphane, presque transparente…
Sa chute se fit sans bruit, comme dans un rêve. Mes cris furent avalés par le brouillard, mes appels au secours furent vains.
Quand mes compagnons arrivèrent à ma hauteur, ils me trouvèrent agenouillé, essayant de la retenir, de l’empêcher de fuir dans le sol. Elle coulait inexorablement entre mes doigts. Maintenant, nous savions pourquoi les elfes ne pleuraient jamais.
Elle n’avait pas seulement pleuré, le barrage s’était rompu, la peine et la douleur avaient tout emporté. Elle avait fondu en larmes.
Les autres firent un cercle autour de moi et nous regardâmes les dernières traces d’humidité disparaître dans le sol coloré par les petites morts de l’automne. Notre cœur était lourd, immense était notre peine mais nos yeux étaient secs.
Elle avait emporté nos sanglots…
Photos prises entre le 2 et le 11 novembre en forêt d'Ecouves
Par Le Lutin d'Ecouves - 10-11-2008 21:10:49 - 7 commentaires
Armistice
Quand les pierres pleurent, il temps de se taire et d'écouter leur message.
Monument aux morts de Gentioux (Creuse) : un orphelin en tenue d'écolier rend hommage aux 58 morts de sa commune en montrant cette inscription : "Maudite soit la guerre".
"Ma bien chère Lucie,
Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.
Voici pourquoi :
Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, et alors que nous finissions la soupe, des allemands se sont amenés dans la tranchée, m’ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade pour m’échapper des mains des Allemands. J’ai suivi mes camarades, et ensuite, j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi.
Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu’il y a dedans.
Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l’âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l’embarras dans lequel je vais te mettre…
Ma petite Lucie, encore une fois, pardon.
Je vais me confesser à l’instant, et espère te revoir dans un monde meilleur.
Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité.
Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout."
Par Le Lutin d'Ecouves - 09-11-2008 19:46:38 - 8 commentaires
Ben oui, le cross, c'est pas facile mais c'est aussi une sacrée école de l'effort. Ces gamins que je vois se poutrer la caisse à chaque épreuve, je me dis qu'ils ont déjà une longueur d'avance dans la vie sur ceux qui se contentent de regarder la télé en bouffant du Nutella ©.
Les filles et les ados :
En l'absence , une nouvelle fois de Véro, le Fléau des taupinières, c'est ma copine Mireille qui a mis tout le monde au garde à vous, suivie de son amie Simone. Deux V2 en tête ! Hou les jeunes !
Derrière Simone (née en 1950 !), il y avait une invitée surprise, le numéro 352. Vous ne voyez pas qui c'est ? Regardez bien :
Alors, vous ne voyez pas qui est arrivée derrière mes copines ? Ben, c'est Laurence !
Laurence Leboucher, championne du monde 2002 et 2004 de cyclo-cross, championne du monde 1998 de VTT et multiple championne d'Europe et de France dans ces deux disciplines. C'est vraiment sympa d'être venue courir avec nous sous la pluie. Merci Laurence !
Le cross des gars :
Vous n'allez pas me croire, j'ai pas fait de photo en courant. Il faut dire que pour moi le cross se court les poumons entre les dents et les pointes à l'intérieur des mollets !
J'ai quand même trouvé deux photos d'un gars de Gesnes pour illustrer la course (merci Pierre) :
Par Le Lutin d'Ecouves - 03-11-2008 13:52:23 - 11 commentaires
C'est Beethoven qui rentre dans une pizzeria et qui dit:
"Mozart est là ?"
Par Le Lutin d'Ecouves - 01-11-2008 20:20:31 - 2 commentaires
A gauche se trouvent Domina et son ami Bondage, toujours à la recherche de nouveaux amusements, les joyeux drilles !
Ah, je crois qu'il ne se réveillera pas ! Il a dû rencontrer Serialkiller, le nain taquin. Bon, tant pis, notre visite dans la forêt enchantée s'arrête là !
Au revoir les amis !