Par Le Lutin d'Ecouves - 26-02-2010 10:28:30 - 1 commentaire
Marin Marais
1656-1728
Marin Marais, fils de cordonnier doit son ascension sociale à la musique. Après une formation d'enfant de choeur, il s'oriente vers l'étude de la viole auprès de Sainte Colombe, inventeur de la septième corde grave de l'instrument.
Marais a alors seize ans et les choses semblent s'être mal passées... Toujours est-il que Marais étudiera moins d'un an auprès du maître.
A ce propos, voici ce que Titon du Tillet raconte :
Elève ensuite de Lully, Marais continua de se perfectionner dans l'art de la viole pour devenir certainement le plus grand compositeur pour cet instrument comme en témoignent ses cinq livres de viole regroupant six cents pièces.
C'est en 1701 que Marais publia ses Folies d'Espagne (thème et 31 variations) dans son deuxième livre. L'on sait maintenant que la composition de cette oeuvre remonte au moins à 1680, Marais ayant produit au moins 45 variations sur le célèbre thème popularisé par son maître Lully en 1672.
Je vous propose d'écouter quelques-unes de ces variations parues sous le titre "Couplets de Folies" :
Par Le Lutin d'Ecouves - 24-02-2010 17:07:18 - 4 commentaires
Cours d'éducation sexuelle
Depuis l'histoire de la censure du bien innocent dessin animé "Le baiser de la Lune" qui devait présenter l'homosexualité aux classes de Cm 1 et Cm 2, l'on recherche des biais politiquement corrects pour parler de sexualité en classe.
Ma fifille qui a des gênes de lutin (et pour cause !), a trouvé une solution et m'a adressé ces images issues du blog espagnol Nimias Cosas Mínimas. Je vous livre quelques-unes des trouvailles d'Alvaro, l'auteur du blog :
Par Le Lutin d'Ecouves - 22-02-2010 22:05:01 - Aucun commentaire
Par Le Lutin d'Ecouves - 20-02-2010 10:39:24 - 2 commentaires
De retour du trail Glazig, après avoir rédigé mon CR, je lis celui du Mustang qui fait référence au nom de la course qui signifie "petit bleu". S'ensuit un échange avec Sam 22 qui précise les choses sur le forum en écrivant ceci : "En Breton, Glaz est une couleur. C'est un mot magique qui désigne toutes les couleurs de la mer. Qu'elle soit bleue, verte, grise, la mer est toujours glaz.
Ce à quoi je réponds, histoire d'étaler ma confiture : "Glaz désigne la même couleur que le latin glaucus qui désigne un bleu-vert qui est à rapprocher du grec klôros qui veut dire vert pâle et qui a donné chlore. Ce terme a ensuite donné le français glauque qui est devenu péjoratif mais qui désigne quand même une eau à la couleur incertaine."
Les langues Européennes ayant la même origine (sauf le basque, le hongrois, le finlandais et le tchétchène), cela n'était pas si étonnant mais un truc me chiffonnait : je retrouvais le mot glaz ou glas dans un tas de langues : breton, cornique (Cornouailles), gallois, gaélique écossais sous l'acception bleu, vert, gris et parfois cru.
Mais dans des langues géographiquement proches : danois, islandais, néerlandais, suédois, allemand je retrouvais ce mot qui signifie verre. Tout comme le mot anglais glass.
Y avait-t-il un rapport entre glas "bleu-vert" et glas "verre" ?
Il semble bien que oui car, en me penchant sur la fabrication du verre dans l'espace euro-méditerranéen, j'ai constaté que les premiers verres, considérés alors comme précieux, étaient bleus. Je cite : "A l'état naturel, le verre est coloré. La teinte naturelle du verre, bleu verdâtre, est due à la présence d'oxydes métalliques contenus dans le sable qui sert à sa fabrication."
Il n'est donc pas irraisonnable de penser que le mot glas a désigné à la fois le verre et sa couleur par rapprochement (comme en français moderne, on appelle bleu une couleur ainsi que le vêtement de travail de la même teinte ou une ecchymose qui tire sur le bleu).
De là à rapprocher les mots vert et verre, il y a un pas que je ne franchirai pas car il n'y a pas de lien apparent entre viridis et vitrum.
Je ne ferai pas non plus de rapport entre glaz et le glas (qui sonne) venant du Latin classicum (signal de trompette pour réunir une classe [dans le sens groupe] qui donnera par extension glapir et glatir ainsi que le provençal glat : aboiement).
Voilà comment le sport nourrit l'esprit : Mens sana in corpore sano.
Par Le Lutin d'Ecouves - 19-02-2010 12:27:38 - 2 commentaires
LE SCANDALE DES POISSONS SODOMITES
Par Le Lutin d'Ecouves - 17-02-2010 22:59:43 - 2 commentaires
Mais cette vision étroite de l’amour est bouleversée par Félix, le poisson-chat qui tombe amoureux de Léon, un poisson-lune, comme la lune amoureuse du soleil : deux amours impossibles, pour « la vieille Agathe ». Pourtant, en voyant ces couples s’aimer, libres et heureux, le regard de la chatte change et s’ouvre à celui des autres.
Le but avoué de ce film qui devait être diffusé dans les écoles aux enfants de Cm1 et Cm2 était de présenter l'homosexualité de manière dédramatisée et naturelle. On pouvait ainsi espérer faire reculer les préjugés et les discriminations concernant certaines orientations sexuelles.
Houlà ! Le sang de madame Christine B., ancienne ministre, n'a fait qu'un tour. Soutenue par diverses associations garantes de la bonne santé mentale de l'enfance bien mouchée et bien lavée, ladite madame B., pénétrée par sa mission de salubrité publique, s'est fendue d'une lettre dénonciatrice adressée au ministre de l'Education Nationale qui s'est aussitôt dressé pour s'ériger en protecteur de nos chères têtes blondes.
Le couperet est tombé : le film est interdit dans les écoles primaires. Les poissons sodomites n'ont plus qu'à se rhabiller.
Voilà, encore une occasion ratée de parler de tolérance, de différence et d'identité à l'école.
Plutôt que de voir les enfants s'interroger sur leur orientation sexuelle ou sur celle des autres, on préfère les remettre devant la télé qui leur déverse des flots d'images morbides et fortement érotisées face auxquelles ils n'ont ni le temps ni les outils leur permettant d'analyser ce qui leur tombe dessus.
Pour que vous vous fassiez une idée, je vous propose de visionner la bande annonce de ce dessin animé :
Par Le Lutin d'Ecouves - 16-02-2010 19:26:35 - 3 commentaires
Saint Valentin 2010
Quelque part en Bretagne...
Je viens de finir le trail Glazig et le Soleil breton incendie cet hiver qui ne veut pas finir.
Le récit de la course ICI.
VINGT-SEPT SECONDES A PARTAGER
Par Le Lutin d'Ecouves - 16-02-2010 13:52:53 - 1 commentaire
Dimanche 14 février 2010 17h45
Après 49 km de trail courus en deux jours, je m'assois quelques instants sur des rochers pour contempler la mer et je comprends ce que je viens faire en Bretagne...
A suivre : le récit du Trail Glazig.
Par Le Lutin d'Ecouves - 13-02-2010 09:18:10 - Aucun commentaire
Quarante ans plus tôt
Les années 70 furent pour moi celles de l'adolescence et du passage à l'âge adulte. Bien évidemment, ce fut aussi la période lors de laquelle j'ai développé un semblant de conscience politique, histoire de faire comme tout le monde.
Dans le milieu incroyablement conformiste des lycéens des années 70, il n'y avait qu'une attitude licite, celle qui consistait à vomir le pouvoir en place; ce qui était assez aisé vu le ramassis de conservateurs rassis et d'anciens collabos qui avaient survécu au grand blanchiment de l'après-guerre.
Adolescence n'est pas nuance et nos cibles préférées étaient bien sûr les hommes d'état qui représentaient pour nous tout ce nous rejetions dans la société, avec en première ligne, le président Pompidou, ses clopes et son air patelin.
Les premiers mouvements écologistes faisaient leur apparition (je me souviens de René Dumont en 74) et j'ai même participé à cette époque à une manif-plantation d'arbres sur un terrain de la ZUP d'Alençon pour protester contre le démarrage d'un chantier.
Mais voilà, le monde que je voyais en noir et blanc était un peu plus subtil que cela. En témoigne cette lettre du président Pompidou à son premier ministre Jacques Chaban-Delmas :
« Mon cher premier ministre,
J’ai eu par le plus grand des hasards communication d’une circulaire du Ministre de l’Equipement, Direction des Routes et de la Circulation Routière, dont je vous fais parvenir photocopie.
Cette circulaire, présentée comme un projet, a en fait déjà été communiquée à de nombreux fonctionnaires chargés de son application, puisque c’est par l’un deux que j’en ai appris l’existence.
Elle appelle de ma part deux réflexions :
La première, c’est qu’alors que le conseil des ministres est parfois saisi de questions mineures telles que l’augmentation d’une prime versée à quelques fonctionnaires, des décisions importantes sont prises par les services centraux d’un ministère en dehors de tout contrôle gouvernemental.
La seconde, bien que j’aie plusieurs fois exprimé en conseil des ministres ma volonté de sauvegarder partout les arbres, cette circulaire témoigne de la plus profonde indifférence à l’égard des souhaits du président de la république. Il en ressort en effet que l’abattage des arbres le long des routes deviendra systématique sous prétexte de sécurité.
Il est à noter par contre que l’on envisage qu’avec beaucoup de prudence et à titre de simple étude le déplacement des poteaux électriques ou télégraphiques. C’est que là il y a des administrations pour se défendre.
Les arbres eux, n’ont, semble t-il, que moi-même et il apparaît que cela ne compte pas.
La France n’est pas faite uniquement pour permettre aux français de circuler en voiture, et quelle que soit l’importance des problèmes de sécurité routière, cela ne doit pas aboutir à défigurer son paysage.
D’ailleurs, une diminution durable des accidents de la circulation ne pourra résulter que de l’éducation des conducteurs, de l’instauration des règles simples et adaptées à la configuration de la route, alors que complication est recherchée comme à plaisir dans la signalisation sous toutes ses formes. Elle résultera également des règles moins lâches en matière d’alcoolémie, et je regrette à cet égard que le gouvernement se soit écarté de la position initialement retenue.
La sauvegarde des arbres plantés au bord des routes, et je pense en particulier aux magnifiques routes du Midi bordées de platanes, est essentielle pour la beauté de notre pays, pour la protection de la nature, pour la sauvegarde d’un milieu humain.
Je vous demande donc de faire rapporter la circulaire des Ponts et Chaussées et de donner des instructions précises au ministre de l’équipement pour que, sous divers prétextes, vieillissement des arbres, demandes de municipalités circonvenues à tout souci d’esthétique, problèmes financier pour l’entretien des arbres et l’abattage des branches mortes, on ne poursuive pas dans la pratique ce qui n’aurait été abandonné que dans le principe et pour me donner satisfaction d’apparence.
La vie moderne dans son cadre de béton, de bitume et de néon créera de plus en plus chez tous un besoin d’évasion, de nature et de beauté.
L’autoroute sera utilisée pour les transports qui n’ont d’autre objet que la rapidité. La route elle, doit revenir pour l’automobiliste de la fin du XX ème siècle ce qu’était le chemin pour le piéton ou le cavalier : un itinéraire que l’on emprunte sans se hâter, en en profitant pour voir la France.
Que l’on se garde de détruire systématiquement ce qui en fait la beauté ! »
( Merci à Alain Baraton pour l'info)
Voilà, c'était il y a quarante ans et pourtant tellement actuel. Cependant, au niveau de la langue et de l'expression, on est loin de la vulgarité d'une grande partie de la classe politique contemporaine. Verrai-t-on à notre époque d'héritiers et de gestionnaires un agrégé de lettres fils d'instit parvenir à l'Elysée ? Pas sûr !
Rassurez-vous, je ne vais pas fonder un parti Lutino-Pompidolien, là n'est pas le propos. Je ne crois pas que j'aurais pu partager toutes les opinions de ce président.
Mais j'aurais certainement pris plaisir à discuter avec lui...
Par Le Lutin d'Ecouves - 12-02-2010 20:54:13 - 1 commentaire
Jean-Henry d'Anglebert
1629-1691
Il aurait pu s'appeler Jean-Henry de Beauregard !
D'Anglebert est un pur produit de la première école de clavecin français initiée par Chambonnières. Il s'agit d'une forme d'expression héritée des grands maîtres du luth.
Ce proche de Lully, devenu ordinaire de la musique de la chambre du Roi, laisse un certain nombre de pièces manuscrites dont de nombreuses transcriptions (entre autres, d'airs de Lully); il ne publie cependant qu'un seul livre de clavecin en 1689 dans lequel, on trouve des variations sur les Folies d'Espagne, air très en vogue depuis leur publication par Lully en 1672.
Les variations de d'Anglebert reflètent parfaitement le style de l'auteur emprunt de noblesse et de sentiments retenus, ce que j'appelle "l'Esprit Français".
Folies d'Espagne