Par Le Lutin d'Ecouves - 31-01-2009 22:33:49 - 3 commentaires
Il y a pas mal d'années, Richard Strauss, qui était mort depuis un bon moment, m'a raconté cette petite histoire lors d'une écoute extatique de ses quatre derniers lieder interprétés par Lucia Popp. J'espère retranscrire ici sa pensée d'une manière pas trop maladroite. Quels que soient vos goûts musicaux, écoutez cette musique avec votre coeur ; vous ne le regretterez pas.
Im Abendrot
Montreux, Lac Léman
Je viens juste de terminer l'orchestration de ce lied d'après un poème d'Eichendorff. J'ai passé tout l'hiver à sa composition. Je suis allé me promener sur les bords du lac en fin d'après-midi. Le spectacle était magnifique ; le soleil qui brille désormais à l'ouest incendie mes chères Alpes que j'ai célébrées jadis dans cette astucieuse symphonie dont les thèmes montent puis dévalent les pentes du toit de notre Europe.
A travers les peines et les joies,
nous avons marché , la main dans la main.
Maintenant, nous nous reposons tous deux
dans le pays silencieux.
Le rouge du couchant se reflète sur la surface si tranquille du Léman. Pour la première fois, cette vision ne me rappelle pas les incendies qui viennent de ravager mon pauvre pays. J'y vois enfin la sérénité de celui qui accepte son destin et qui voit la fin du voyage sans crainte ni remords.
Autour de nous, les vallées s'inclinent,Des remords, je n'en ai point, des regrets peut-être...des regrets certainement. Je n'ai pas à rougir d'être resté dans ma chère Allemagne. Que pouvais-je faire d'autre ? Devais-je quitter mon pays à l'âge de quatre-vingts ans ?
J'ai fait des erreurs. Si je n'ai jamais cru aux élucubrations de ces sauvages de Nazis, j'ai cru à la grandeur de mon pays. Cet hymne des Jeux Olympiques de 1936, je sens qu'on va me le reprocher longtemps.
Les Nazis, je n'étais pourtant pas leur ami. Déjà, en 1935, l'interception par la Gestapo d'une de mes lettres à mon ami juif Stefan Sweig m'avait coûté mon poste de directeur de la Reichmusikkammer. Mon fils, marié à une israélite m'ayant donné des petits enfants juifs par filiation, je ne puis être soupçonné d'antisémitisme.
Mais voilà, je ne me suis pas révolté, je ne suis pas parti...
Viens-là et laisse-les tournoyer.D'où je suis, je vois les lumières de Montreux s'allumer les unes après les autres. Je tourne inconsciemment la tête vers le Nord, vers ma chère patrie que j'ai dû fuir. Reverrai-je un jour l'Allemagne ?
Le noir envahit la nature et seuls les sommets enneigés des Alpes reflètent encore le rutilant incendie. Je songe aux derniers vers d'Eichendorff et je me demande si je vivrai assez longtemps pour entendre ce lied.
O calme incommensurable du soir,Il est temps de rentrer, mes proches vont s'inquiéter...
Richard Strauss (1864-1949) :
Im Abendrot (1947)
Par Le Lutin d'Ecouves - 26-01-2009 19:51:39 - 10 commentaires
Pas toujours facile l'arrivée d'un cross quand maman fait signe :
Ou quand la cuisine de maman se manifeste :
Par Le Lutin d'Ecouves - 24-01-2009 09:53:30 - 14 commentaires
Bon, je commence à récupérer du Raid 28. Cela me donne envie de vous livrer cette petite histoire toute en finesse :
Par Le Lutin d'Ecouves - 20-01-2009 23:57:35 - 1 commentaire
Par Le Lutin d'Ecouves - 14-01-2009 22:48:27 - 15 commentaires
En janvier, cours avec tes pieds
proverbe belge
Le dix janvier, c'est mon anniversaire. Chez nous, quand on a quelque chose à fêter, on court. Ça tombe bien, ce samedi, c'est le cinquième cross FSGT de la saison qui a lieu sur la Plaine des Sports d'Alençon. Un peu plus de 8,5 km sur un terrain gelé sous un soleil radieux (il faisait moins dix au petit matin).
Mais avant, je brandis mon Canon pour photographier les cross des enfants et des filles.
Menés par Bin', les gamins se sont élancés sans s'économiser. Les gamins, ce sont mes préférés, ils sont plus vrais, plus vivants. Ils courent sans calculer.
Bel ensemble !
En fait, chez nous, quand on court, on ne touche pas le sol, ça économise l'énergie.
Lohane (144), en est à sa deuxième saison. Maintenant, elle sourit. Je me rappelle, quand elle a commencé le cross, elle pleurait à l'arrivée. Mais elle a quand même continué car elle a la gnaque ! On n'est pas la fille du meilleur trailer de l'Orne pour rien ! Lohane finira 2ème de sa catégorie.
Mon Bin' s'est encore fait poutrer à l'arrivée par Benoît décidément trop fort en sprint ! C'est pas grave, ces adversaires en FSGT sont membres du même club en FFA.
Derrière, ça ne chôme pas ! J'ai assisté à un paquet de belles arrivées.
Tout est dans le regard.
Ensuite, les filles partent pour un peu plus de cinq kilomètres. Laurence Leboucher, plusieurs fois championne du monde de VTT est fidèle au rendez-vous. Retraitée récente du vélo, elle diversifie ses activités et se met sérieusement au cross. Elle a la ligne mais pas encore la technique. Ça va venir, c'est une sportive exceptionnelle. Elle finira deuxième Senior 2 juste derrière ma copine Simone 2ème V2.
Laurence en orange au premier plan
Simone (219) est toujours au top pour sa dernière année en V2. C'est une grande sportive, plusieurs fois championne de France FSGT V2. Chez elle, elle possède tellement de coupes qu'elle en fait don à des courses pour faire de la place.
Bon, ben c'est pas le tout, je passe mon appareil à Bin' et je pars courir mon cross. Le Mustang, en hibernation en janvier est venu faire des clichés pour le site normandiecourseapied :
Mon équipe l'AS enseignants : des Winners ! (photo Mustang)
Pour mon anniversaire, La Mouette m'a annoncé qu'il allait me poutrer grave. Je le laisse donc partir devant comme un fou, il vient d'avoir 40 ans, laissons-le vivre sa jeunesse.
Premier tour, je trouve mes marques et je finis par commencer à doubler petit à petit. A 53 berges, j'arrive enfin à prendre des départs raisonnables.
Matez les chaussettes ! (photo Bin')
Je suis suivi par Ricounet, mon coéquipier. Je le sais meilleur (et plus jeune) que moi. Il finit par me passer au deuxième tour. Je resterai cependant dans sa foulée et finirai une seconde derrière lui. Le fait qu'il m'ait passé m'a permis de garder le rythme jusqu'à la fin. Merci de m'avoir servi de lièvre, Ricounet.
Allain (Riah50) gère son cross avec son flegme habituel.
Tu veux une doudoune en plus, Allain ? (photo Bin')
Au troisième tour, Ricounet m'amène à quelques encablures de la Mouette. Ah ben, c'est trop bête ! Je ne vais quand même pas rester derrière ! Après tout, c'est mon anniversaire ! Bon, je suis Ricounet et je passe La Mouette moins de 1000 m avant l'arrivée. J'ai un mauvais fond...
Je finis mon cross en 38'02. Bon, je sais, le premier de ma catégorie a mis 34 minutes mais je me sens bien. Il ne me reste plus qu'à offir le gâteau à mes camarades.
Par Le Lutin d'Ecouves - 10-01-2009 09:36:26 - 5 commentaires
Total Abschied Service for U
Ce soft, cela faisait longtemps que je le voulais. Je l’avais trouvé à la fin d’une nuit de recherches sur un site que j’avais vainement tenté de placer dans mes favoris. Peine perdue, après le téléchargement, le P.C. avait planté et, après redémarrage, il me fut impossible de retrouver cette maudite page que ce soit dans les favoris ou dans l’historique. Quant à Google, il semblait avoir perdu la mémoire.
"Total Abschied Service For U", drôle de nom pour un logiciel de traitement d’images ! Drôle d’icône aussi, je n’avais jamais vu cela auparavant : le petit portrait qui en faisait fonction pivotait sur lui-même et sa couleur ne cessait de se modifier. Double-clic et là, merveille d’ergonomie : au lieu d’être obligé de cliquer sur les icônes et les onglets, je n’eus qu’à me laisser guider par les messages-bulles qui se déplaçaient tout seuls en m’indiquant quoi faire et où le faire. Je m'amusai d'abord comme un petit fou avec les fonctionnalités qui étaient à plus d'un titre supérieures à celles de Photoshop.
Au bout d'un moment, un message impérieux s'afficha : " Veuillez connecter votre appareil photo." Demande inhabituelle ! Je m’exécutai cependant. "Amélioration de votre firmware." Hou, qu’est-ce qu’il me fait ? "Veuillez déconnecter votre appareil photo." Bon, d’accord ! "Veuillez éteindre votre P.C." OK ! "Bonne nuit."
Vraiment, les gars qui avaient tricoté ce logiciel étaient des marrants ! Bon, ils avaient cependant raison, il ne me restait que trois heures de sommeil à prendre avant de me préparer pour le sacro-saint entraînement du dimanche matin.
La tête dans le calbut, je sautai dans ma voiture sans omettre d’y mettre mon matériel de trail de base : mes chaussures et ma ceinture porte-bidon comportant une petite pochette pour y insérer mon petit Sony à objectif Carl Zeiss.
J’étais depuis un moment le photographe officiel de notre petit groupe de trailers. J’aimais la Forêt et elle me le rendait bien. Elle me livrait ses couleurs sans retenue… comme une femme amoureuse en quelque sorte. Cependant, je ne réussissais pas très bien les portraits de mes amis. Bien sûr, ils bougeaient beaucoup et ceci expliquait les images brouillées que j’obtenais d’eux la plupart du temps mais il ne m'était pas possible de courir en forêt avec mon Canon pourvu d'un stabilisateur d’image. Je pouvais juste espérer améliorer mes photos, une fois arrivé à la maison.
Ce jour-là, la lumière était plus que moyenne mais je revins quand même avec une bonne trentaine de clichés. Avant même de prendre ma douche, je chargeai les photos sur mon ordinateur et je démarrai mon nouveau soft, T*A*S*F*U. Je n’eus pas grand-chose à faire. Le résultat des prises de vue était sous mes yeux : pas un bougé ! Les clichés de mes camarades étaient superbes. Les gars étaient comme des fauves et les filles semblaient des déesses sylvestres. Je n’exagère pas, moi qui ratais neuf portraits sur dix, j’avais fait un cent pour cent. Pour une amélioration du firmware, c’était plus que réussi !
Je m’empressai d’envoyer les photos par mail aux copains, plutôt fier de moi.
La semaine suivante, tout le monde m’accueillit avec le sourire, je sentis qu’ils m’aimaient un peu plus…
L’entraînement dura trois heures, ce jour-là. Le Boss, un solide Réunionnais installé depuis des siècles en Normandie, ne semblait plus souffrir de son genou et il nous emmena par des sentes impossibles et des parcelles infernales qui nous firent suer sang, eau et rire. La fatigue nous rendait tous euphoriques et la séance bière post-entraînement fut un délire d’anthologie.
Bien sûr, je me précipitai sur mon P.C. une fois rentré à la maison. Merveille, le logiciel m’affichait des portraits cadrés à la perfection de sportifs au sommet de leur épanouissement, chacun semblait avoir rajeuni de dix ans.
Les semaines passèrent et le Forêt se remit à nous faire croire que le bonheur et la vie étaient éternels. Les tapis de jacinthes sauvages annonçaient l’explosion à venir. Le printemps, toujours un peu tardif chez nous, se préparait à soigner nos âmes.
Pourtant, cette année, cela ne semblait pas nécessaire. Tout le monde allait mieux. Au fur et à mesure des semaines de l’hiver, l’état de chacun n’avait cessé de s’améliorer. Non seulement, les chevilles et les genoux douloureux avaient fini de se signaler, mais les âmes et les corps semblaient guérir des douleurs inévitablement accumulées tout au long du passage des nombreuses années. Le diabète de l’une, les intestins de l’autre, les problèmes psychologiques de certains et les manies nerveuses des autres : tout avait disparu.
Et mes photos étaient plébiscitées. Je m’étais mis, en plus, à écrire des récits illustrés de nos aventures sportives sur un site dédié à la course à pied. Des milliers de personnes m’avaient déjà lu. Je me sentais aimé.
Un dimanche de mai, alors que je chargeai une fois de plus des photos dans ma machine grâce à l’interface de T*A*S*F*U, le logiciel me signala que la période d’essai de six mois était finie et que je devais désormais m’inscrire pour passer à la version définitive. J’étais habitué aux sharewares et je cliquai plus avant, bien décidé à conserver ce merveilleux soft. Je signai par un clic sans même lire l’accord de licence, comme d’habitude. Puis… rien ! Pas de demande de règlement par carte ou d’inscription par adresse mail. Juste un remerciement. Ce truc était vraiment gratuit, après tout !
La fin du printemps fut exceptionnellement chaude. Parfaitement adapté au froid et à l’humidité, j’étais un piètre coureur estival, c’était bien connu. Un eczéma aux jambes vint compliquer les choses. Je ne supportais que moyennement les conséquences de ce petit problème. D’autant plus que la forme insolente des autres rendait encore plus pénible ce qui ne restait, après tout, qu’un problème bénin.
Pendant quelques temps, tout se passa plutôt normalement hormis le fait que je dormais assez mal, ce qui finit par nuire à mon équanimité coutumière.
Malheureusement pour moi, mes ennuis ne faisaient que commencer. Un genou douloureux et des problèmes urinaires m’éloignèrent quelques semaines de nos sentiers bien-aimés. Je dus me résoudre à ronger mon frein en tête à tête avec moi-même pendant que les autres aspiraient à pleins poumons la liberté octroyée par la Forêt.
J'en profitai pour travailler un peu plus les portraits de mes camarades qui se révélèrent encore plus libres et plus beaux. Ils éclataient de santé alors que ma guérison se faisait attendre. Je leur en voulais presque...
Mon état s'améliora toutefois suffisamment pour que je puisse enfin reprendre le chemin sylvestre. Mon retour fut salué par des rires et des embrassades et, pour une fois, mon appareil fut utilisé pour prendre des clichés du héros du jour, moi en l’occurrence.
Une fois rentré à la maison, T*A*S*F*U me réserva une drôle de surprise. Toutes les photos sur lesquelles j’apparaissais étaient brouillées. Enfin, pas vraiment, mon visage y était en quelque sorte déformé et comme peint de couleurs malsaines. Un rapide passage dans ma salle de bain me rassura, tout était normal hormis mon regard inquiet.
L’eczéma, par contre, était suffisamment disgracieux pour que je me mette à courir en collant comme en plein hiver. Bizarrement, personne ne me chambra quand j’arrivai ainsi équipé pour la première fois. Je ne vis guère qu’un voile de tristesse dans les yeux des filles, plus sensibles que les garçons à la douleur exsudant des âmes.
Aux problèmes de santé s’ajoutèrent des mouvements d’humeur difficiles à comprendre pour ceux qui connaissaient mon caractère farceur et primesautier. Les autres commençaient à prendre leurs distances.
Courir ne m'était plus une libération et je commençais à avoir des difficultés à suivre le groupe.
Les choses, sans vraiment se détraquer, se mirent à marcher bizarrement. Même mon PC auquel j'étais si attentif donnait des signes étranges de dysfonctionnement.
Mon esprit totalement cartésien refusait de percevoir l’évidence car l’évidence n’était pas acceptable quand elle s’échappait des sentiers du réel. Mon ordinateur, aussi rationnel que moi décida de planter définitivement après une ultime utilisation du programme "Total Abschied Service For U". Une rage aussi subite qu'incompréhensible me poussa à achever la pauvre machine à coups de pied. Cet accès de rage me laissa abasourdi et très mal à l'aise. Je ne me reconnaissais plus.
L’habitude est ce qu’elle est, elle vous pousse à faire et refaire encore et encore, comme une vague affronterait une falaise de diamant. Ce dimanche, comme à l'accoutumée, je cours avec mes amis. Mes amis… ils m’aimaient mais maintenant, ils n’osent plus me regarder en face. Que voient-t-ils que j’occulte de ma pensée ?
Aujourd’hui, les filles ont omis de m’embrasser, les garçons ont hésité avant de me serrer la main. Le signal de départ est promptement donné et c’est par le mur du Chemin de la Messe que nous attaquons notre entraînement. Suivre les autres devient de plus en plus difficile. Je suis le groupe tant bien que mal mais la descente vers le Vignage se fait cependant assez aisément. Je suis un bon descendeur malgré ce genou qui me tarabuste.
Le Vignage, un rocher quasi vertical caressé par un chemin de chèvres que j’ai si souvent descendu à des vitesses provoquant l’effroi d’autrui. Cette fois-ci, il faut le monter et c’est très dur. D’habitude, le groupe l'escalade en marchant mais aujourd’hui, ils courent. C’est presque surhumain mais ils courent ! Impossible de les suivre.
Quand j’arrive épuisé au sommet du Vignage, je suis seul. Les rochers me présentent leur dentition de squale. Je ne reconnais plus ma Forêt dans ce rictus minéral. Les arbres mêmes semblent tordus et menaçants. Le message m'apparaît enfin.
J’ai maintenant compris et j'effectue péniblement les quelques centaines de mètres qui me séparent du rocher d’escalade.
Je sors mon appareil numérique de sa pochette et le lance avec force vers le bas. Il explose quinze mètres plus bas. Je crois voir comme une fumée blanchâtre s’exhaler des débris du Sony. Non, rien, ce n’est rien. Je fais quelques pas en avant. A ma droite se trouve la cheminée d’escalade qui a fait souffrir tant de trailers lors de la compétition organisée début juin. Je fais encore un pas. Le bout de mes chaussures de trail dépasse du bord, je regarde les rochers aigus qui m’attendent en bas. Ils ne semblent pas si durs, presque accueillants.
Je reste ainsi longtemps à contempler le vide.
Les séparations sont extraites de tableaux de Francis Bacon. Les photos sont prises aux endroits décrits par l'histoire.
Par Le Lutin d'Ecouves - 07-01-2009 19:21:45 - 11 commentaires
Désolé, derrière ce jeu de mots lamentable, se cache un billet sur un des plus grands artistes du XXème siècle :
Francis Bacon
Le petit Francis est né en 1909 à Dublin. Sa maman, héritière d'une riche famille irlandaise était d'une nature chaleureuse alors que papa Bacon, ancien vétéran de la guerre des Boers (guerre lors de laquelle les Anglais inventèrent les camps de concentration), n'était pas un gars trop facile et pas du genre compréhensif...
Mister Bacon était éleveur de chevaux. Manque de chance, Francis qui souffrait d'un asthme sévère était doté d'une forte allergie aux chevaux. Il devait en faire exprès ! A cette époque, on soigna l'enfant à la morphine lors de ses crises les plus sévères.
Francis était un enfant timide qui aimait se déguiser. Ce goût pour le travestissement et ses manières efféminées provoquèrent de fréquents conflits avec son père qui finit par le jeter dehors le jour où il trouva son fils se contemplant dans un grand miroir, habillé avec les sous-vêtements de sa mère.
Il vécut grâce à une petite pension allouée par sa mère et aussi à quelques expédients comme le vol ou la prostitution auprès d'hommes du monde.
Bacon partit pour Berlin en 1927 puis pour Paris où il découvrit une intense vie artistique, étudiant, par exemple, le travail de Picasso mais aussi celui de maîtres plus anciens comme Nicolas Poussin. Il s'installa ensuite à Londres où il commença vraiment à peindre tout en exerçant au départ le métier de décorateur.
Autodidacte, Francis commença à peindre sous l'influence de Picasso mais aussi de Velasquez ou Rembrant mais ce ne fut qu'en 1945 qu'il s'affirma comme un peintre de premier rang en présentant le triptyque "Crucifixion" où derrière une composition à l'inspiration surréaliste, Bacon exprime une violence à la crudité qui choqua une société qui, à cette époque préférait oublier les horreurs de la guerre.
Bacon est connu aussi pour une série d'oeuvres d'après Velasquez mettant en scène un pape hurlant. Il en peindra un certain nombre entre la fin des années 40 et les années 50.
Dans cette série de portraits à la tête destructurée, on voit éclore un style qui fera de Bacon un des portraitistes majeurs de son siècle. Les années 60 et 70 furent fécondes en oeuvres aussi passionnantes que dérangeantes dont voici quelques exemples :
La vie sentimentale de Bacon eut aussi une influence sur sa peinture comme le montre son chef-d'oeuvre, le tableau "Triptych" qui relate le suicide de son amant George Dyer dont il avait fait la connaissance alors que celui-ci était en train de cambrioler son appartement.
Francis Bacon termina sa vie en compagnie de John Edwards, un jeune homme illettré avec lequel il eut sa plus longue et plus stable relation.
John Edwards (1989)
Bacon mourut en 1992 d'une crise cardiaque, ses biens furent légués à Edwards qui fit la donation de l'atelier de l'artiste à l'Etat.
Note : La vie sexuelle de Bacon est exposée dans ce billet comme une clé pour la compréhension de l'oeuvre de l'artiste en tant que facteur psychologique et surtout pas au niveau du scandale.
Par Le Lutin d'Ecouves - 04-01-2009 23:01:12 - 4 commentaires
6. Est-ce que les femmes pètent autant que les hommes ?
7. Les pets des hommes puent-ils plus que ceux des femmes ?
9. A part l'alimentation, qu'est-ce qui peut faire que l'on pète plus que la moyenne ?
Ceux qui ingurgitent beaucoup d'air pètent plus que ceux qui n'avalent que peu d'air.
Cet inconvénient est facile à maîtriser : il suffit de mâcher la bouche fermée.
Les gens anxieux, nerveux, stressés présentent une accélération des mouvements péristaltiques de l'intestin et de ce fait pèteront plus, dans la mesure où les gaz n'ont pas le temps d'être réabsorbés par la paroi intestinale.
Certaines maladies peuvent provoquer un excès de flatulences.
Le transport aérien (cabine pressurisée à 0,8 bars) ou tout autre environnement de basse pression peut provoquer une expansion des gaz intérieurs et donc, au bout du compte, provoquer des flatulences.
10. Un pet ne serait-il pas qu'un rot qui est sorti du mauvais côté ?
Non. Un rot sort de l'estomac et a une composition chimique différente d'un pet.
Les pets contiennent moins de gaz atmosphériques et plus de gaz "bactérien" que les rots.
11. Est-ce dangereux de retenir ses pets ?
Le sujet est controversé. Mais il est clair que pendant des siècles, il a été considéré que retenir ses pets était dangereux.
L'empereur Claude avait même promulgué une loi légalisant le pet lors des banquets, mesure considérée comme de salubrité publique.
On a longtemps considéré que retenir ses gaz pouvait causer un empoisonnement du sang.
Les médecins que j'ai consultés aujourd'hui sont plus rassurants et considèrent qu'il n'y a pas de réel danger à retenir ses pets, dans la mesure où les gaz produits sont " naturels " et font partie de l'environnement physiologique normal.
On peut tout au plus souffrir de douleurs en cas de rétention excessive, dûes à l'augmentation de la pression des gaz intestinaux.
Un médecin a tout de même suggéré la possibilité d'une distension pathologique de l'intestin.
12. Pendant combien de temps est-il possible de ne pas péter ?
Il semble que les pets ne s'échappent involontairement que quand la personne est très relaxée.
Ceci signifie qu'il est tout à fait possible de se retenir pendant toute une journée, mais alors, dès que le sommeil arrive, il est probable que le nombre et le volume des pets sera considérable. Tous ceux qui ont effectué des voyages de nuit (vols de nuit, longs trajets en car, ...) le confirmeront !
Donc la réponse est on peut se retenir aussi longtemps que l'on reste éveillé.
13. Pète-t-on pendant son sommeil ?
La réponse est oui et non.
Oui, comme nous venons de le voir, ceux qui se sont retenus pendant la journée évacuent ces excédents de gaz la nuit, mais, non pour les autres. Le risque de laisser passer plus que du gaz est tellement ancré (consciemment ou inconsciemment) dans les esprits que les sphincters restent sous haute surveillance.
Les gaz s'accumulent pendant la nuit et c'est au réveil que le "dégazage" se produit.
14. Que deviennent les gaz quand on se retient ?
Combien de fois avez-vous retenu un pet, qui vous paraissait inapproprié dans la circonstance où vous vous trouviez, avec l'intention de le libérer un peu plus tard et avez constaté qu'il avait en réalité disparu, alors que vous vous sentiez prêt !
J'ai interrogé de nombreux médecins à ce sujet.
Est-ce qu'il fuit en douceur, sans que l'on s'en aperçoive ? Est-il réabsorbé par les tissus, le sang ? Que devient-il ?
La réponse est unanime : il ne s'échappe pas subrepticement, il n'est pas réabsorbé, il migre simplement dans une région de l'intestin plus éloignée de la sortie, et réapparaît plus tard. C'est assez rassurant de penser que ces pets ne sont pas perdus, mais simplement retardés.
15. Comment peut-on cacher un pet ?
Une société américaine, appelée fort judicieusement Fartypants fabrique et commercialise des sous-vêtements destinés à absorber les odeurs. Si on ne possède pas de Fartypants on peut toujours essayer de faire accuser le chien ou le chat, s'il y en a un dans le coin, ou se plaindre, en extérieur, de ce que le vent apporte des odeurs d'une fosse à purin, ou d'une industrie nauséabonde quelconque ; encore faut-il que le lieu s'y prête...
Quant au bruit ... dans un groupe assez important, il faut prendre un air dégagé, innocent et jeter un rapide coup d'oeil réprobateur à son voisin.
On peut aussi tousser, ou bouger bruyamment sa chaise. Si on n'est que deux, faire comme si de rien n'était, l'autre pensera avoir mal entendu.
16. Peut-on enflammer un pet ?
La réponse est OUI ! Mais c'est extrêmement dangereux !
Non seulement la flamme peut pénétrer le colon, mais on peut aussi mettre le feu à ses vêtements ou même aux objets alentour. Une étude faite par Fartcloud (dont le site Internet n'est malheureusement plus actif) indiquait qu'un quart des personnes ayant mis le feu à leur pet s'étaient plus ou moins grièvement blessées.
Les pets, selon leur composition chimique, brûlent avec une flamme bleue ou jaune.
Par Le Lutin d'Ecouves - 02-01-2009 12:06:45 - 11 commentaires