KikouBlog de Le Lutin d'Ecouves - Juillet 2011
Le Lutin d'Ecouves

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Archives Juillet 2011

CONCERT DANS LE DESERT

Par Le Lutin d'Ecouves - 26-07-2011 12:05:51 - 1 commentaire

 
Ah, le pays d'Alençon en juillet ! Si vous voulez fuir le grouillement de touristes en short à la recherche de pizzerias ou de moules-frites, n'hésitez pas à y passer vos vacances...
 
 
Ce samedi, il tombait des cordes quand nous partîmes d'Alençon en direction de Saint-Georges le Gaultier. Des lumières dans les yeux, nous traversâmes des lieux exotiques aux curieux toponymes tels que Gesnes le Gandelin, Assé le Boisne, Sougé le Ganelon ou le Gué Ory.
 
Au bout de vingt kilomètres... euh, cinq lieues, nous n'avions pas vu âme qui vive. Mon beau-frère, qui était né dans le riant pays de Valenciennes, commençait à n'en mener pas large. Il n'était pas loin d'imaginer que nous nous étions enfoncés dans le pays des Morts-Vivants. Maman, assise derrière avec ma femme et sa sœur, était pliée de rire. Ce pays, elle l'avait maintes fois traversé en vélo sous les bombes en 1940 pour aller au bal dans les villages encore habités à l'époque.
 
Enfin, St Georges. Nous explorâmes un moment le lieu pour trouver la chapelle Sainte Anne où devait avoir lieu le concert et ce ne fut pas la signalisation locale qui nous aida...
 
  
Pourquoi ne pas aller au viaduc ? Cet ouvrage d'art, construit en 1912 devait faire partie d'une ligne de tramway reliant Alençon au Mans qui ne fut jamais terminée. Longtemps, les gens s'en servirent pour limiter la population des trop vieilles grand-mères mais maintenant, il s'agit d'un site de saut à l'élastique.
 
 
Maman ne tenant pas à ce que je l'emmène au viaduc comme sa grande-tante, nous fûmes bien obligés de demander notre chemin dans ce pays désert et c'est au cimetière que nous trouvâmes enfin quelqu’un...
 
 
Yes ! La chapelle Ste Anne et déjà une autre voiture sur le parking jouxtant le petit édifice du XIème siècle. Allons voir... ben non, finalement, il pleut trop. On voit ça aux poissons qui traversent la route le sourire aux lèvres.
 
Au bout d'un quart d’heure, l'eau ne tombant plus qu'à torrent, nous nous risquâmes à sortir de la voiture et nous nous engouffrâmes dans la chapelle.
 
Là, je reconnus Fulvio Garlaschi qui répétait avec sa collègue Marie-Geneviève Menanteau. Nous nous installâmes au premier rang. Il fallut quelques instants pour rassurer mon ch'ti de beauf en lui donnant quelques frites à manger et calmer Maman qui était pliée de rire depuis une heure.
 
Comme par magie, la chapelle se remplit de spectateurs, certainement venus par bateau. Cinquante personnes ou presque.
 
En dernier, arriva mon copain Daniel avec lequel nous partageâmes quelques concerts de Magma entre 1972 et 1979. Accompagné de sa famille, il me salua en me donnant du "Mr le Directeur". Je lui répondis en l'appelant "Mr le Baron". C'est une coutume entre nous quand nous voyageons à la campagne. Quand ils entendent cela, les autochtones enlèvent leur béret...
 
Le concert était consacré à un programme de pièces du XVIIème siècle italien pour violon, théorbe et guitare baroque. 
 
Ce que j'aime avec ce genre de musique, c'est que l'on peut assister à des concerts fabuleux dans les endroits les plus improbables. C'est ainsi que j'ai pu côtoyer des géants tels que Gustav Leonhardt, Fabio Biondi ou Hopkinson Smith dans des salles n'excédant pas cinquante ou cent personnes pour des tarifs dérisoires.
 
Avec l'autorisation des musiciens, j'ai filmé une petite danse :
 
 
Le concert étant gratuit, une quête fut faite à la fin et, cerise sur le gâteau, le maire de la commune invita tout le monde à boire un coup de cidre.
 
Belle musique, accueil sympathique et fin de concert conviviale. Nous en oubliâmes la météo et c'est presque par temps sec que nous retournâmes à la maison.
 
 

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LES FOLIES D'ESPAGNE 37

Par Le Lutin d'Ecouves - 23-07-2011 10:28:56 - Aucun commentaire

 
François de Fossa
1775-1849
 
 
Fils et petit-fils de juristes de Perpignan, François de Fossa choisit de ne pas suivre l'exemple familial en émigrant en Espagne où il débuta une carrière militaire à l'âge de 18 ans.
 
En tant que membre de la Légion des Pyrénées, il combattit l'armée française durant la révolution.
 
Au service du Vice-Roi de la Nouvelle Espagne, Fossa passa ensuite quelques années au Mexique où il eut une existence mouvementée si l'on en croit ses lettres.
 
Revenu en  1802 en Espagne, il occupa un poste important au ministère des Indes avant d'être fait prisonnier par les Français lors de l'invasion de l'Espagne par les armées napoléoniennes.
 
Après la chute de Joseph Bonaparte en 1813, Fossa retourna en France où il finit par intégrer l'armée française où il mena une brillante carrière.
Les services rendus lors de la conquête de l'Algérie lui valurent le grade d'officier de la Légion d'Honneur.
 
Et la musique dans tout ça ? L'on ne sait pas grand chose de la formation musicale du compositeur hormis le fait qu'il était guitariste. Ses compositions révèlent cependant une grande connaissance d’œuvres de musiciens comme Haydn ou Boccherini.
 
Fossa, estimant que la publication de ses œuvres ne rapportaient pas assez, préférait exercer son art en dilettante, ce qui ne l'empêcha pas de produire une musique de grande qualité qui est en train d'être redécouverte. 
 
 
Parmi les quatuors, trios, duos et solos pour guitare et autres instruments à cordes, on trouve une série de quinze variations sur l'air des Folies d'Espagne datant de 1826, lesdites variations ne débutant qu'après un andante introductif.
 
 
Cinquième fantaisie pour la guitare seule
sur l'air des Folies d'Espagne :
 
 
 
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LA NUIT DU MOUTON-GAROU

Par Le Lutin d'Ecouves - 20-07-2011 19:05:05 - 3 commentaires

 
Black Sheep
(2006)
 
 
 
La Nouvelle-Zélande ne nous a pas fourni que Le Seigneur des Anneaux, elle nous a livré, plus discrètement, en 2006 un des films fantastiques les plus réjouissants de la décennie, renouvelant un genre déjà ancien en créant un nouveau monstre : le Mouton-Garou.
 
 Ça fait peur, hein !
 
L'histoire  : Henry, qui a une peur phobique des moutons, revient à la ferme familiale pour revendre ses parts de l'exploitation à son frère qui mène en secret des expériences génétiques sur la gent ovine.
 
Des écolos bêtas vont mettre le bazar dans l'exploitation, provoquant la dissémination de produits génétiques plus que douteux.
 
Le Saigneur des agneaux
 
Les personnes contaminées vont se transformer en moutons-garous et les moutons sains vont devenir enragés. Et des moutons, ce n'est pas ce qui manque en Nouvelle-Zélande !
 
Ce japonais a du sushi à se faire !
 
Avec des trucages à dix balles et  un humour de la mort qui tue, le réalisateur Jonathan King, nous livre une heure trente d'un humour potache qui fait du bien par où ça passe.
 
Si vous cherchez bien, vous trouverez le DVD à pas cher. J'ai payé le mien 4€90 et j'en ai eu plus que pour mon argent. Amateurs de rigolade, de décapitations et d'éventrations de japonais hurlants, n'hésitez pas, ce film est fait pour vous !
 
 
Bande-Annonce :
 
 
 
 
 

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L'ARAIGNEE FANTOME

Par Le Lutin d'Ecouves - 15-07-2011 10:41:11 - 3 commentaires

 

 Photo de Ma Josette

 

Un spectre marche en crabe sur un vêtement.

 

 Photo de Ma Josette

 

Il s'agit d'une thomise, araignée chasseuse pro du camouflage. Elle peut être blanche, jaune, rose ou zébrée. Elle a la faculté de changer lentement de couleur pour s'adapter à l'endroit dans lequel elle chasse à l'affût car cette araignée ne tisse pas de toile mais attend patiemment sa proie confortablement installée au cœur d'une fleur.

 

 Photo de Ma Josette

 

Sa principale victime est l'abeille qu'elle tue à l'aide de son venin foudroyant avant de sucer l'intérieur de l'insecte.

 

 Photo Andrew Butko


En conclusion et pour le plaisir, voici comment le grand Jean-Henri Fabre, père de l'entomologie, nous décrit la chasse de la thomise dans son superbe style à la fois scientifique, littéraire et philosophique :


L'Abeille survient, toute pacifique et désireuse de butiner. De sa langue, elle sonde les fleurs ; elle choisit un point d'exploitation fructueuse. La voici bientôt absorbée dans sa récolte. Tandis qu'elle s'emplit les corbeilles et se gonfle le jabot, le Thomise, bandit à l'affût sous le couvert des fleurs, émerge de sa cachette, contourne l'affairée, sournoisement s'en approche et d'un brusque élan la happe derrière la tête, à la naissance au cou. En vain l'Abeille proteste et darde au hasard son aiguillon, l'assaillant ne lâche prise. 

Du reste, la morsure à la nuque est foudroyante, à cause des ganglions cervicaux atteints. En un rien de temps, la pauvrette étire les pattes, et c'est fini. A son aise, maintenant, l'assassin hume le sang de sa victime ; puis, dédaigneux, il rejette le cadavre tari. De nouveau il s'embusque, prêt à saigner une autre récolteuse si l'occasion s'en présente. 

Cet égorgement de l'Abeille dans les saintes joies du travail m'a toujours révolté. Pourquoi des laborieux afin de nourrir des oisifs, des exploités afin d'entretenir des exploiteurs ? Pourquoi tant de belles existences sacrifiées à la plus grande prospérité du brigandage ? Ces odieuses dissonances dans l'harmonie générale troublent le penseur ; d'autant plus que nous allons voir le féroce buveur de sang devenir un modèle de dévouement à l'égard de sa famille. 

L'ogre aimait ses enfants ; il mangeait ceux des autres. 

Tyrannisés par le ventre, bêtes et gens, nous sommes tous des ogres. Dignité du travail, joie de vivre, tendresses maternelles, affres de la mort, tout cela ne compte chez autrui ; l'essentiel est que le morceau soit tendre et de haut goût.


Souvenirs entomologiques (série IX chapitre 5 - 1905)

 

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LES FOLIES D'ESPAGNE 36

Par Le Lutin d'Ecouves - 04-07-2011 09:36:27 - 1 commentaire

Franz Liszt
1811-1886
 
 
 
 
Pianiste d'origine hongroise, Liszt est considéré comme le plus grand pianiste de son siècle. Son style et sa vie sentimentale furent en grande partie à l'origine de l'image du musicien romantique échevelé à l'exaltation débordante.
 
Très doué, il apprit le piano dès l'âge de six ans,  maîtrisant Bach, Beethoven ou Mozart avant ses dix ans.
 
Dès l'âge de douze ans, le jeune Franz, malgré sa santé fragile, entame les tournées européennes qui feront progressivement de lui la première "Rock Star" de l'histoire
 
Grand séducteur et grand musicien, il eut une vie faite de voyages lors de laquelle il fréquenta l'intelligentsia européenne.
 
A la fin de sa vie, il se tourna vers la religion et intégra l'ordre franciscain. Il ne se consacra alors plus qu'à l’enseignement et à la composition.
 
Liszt mourut à Bayreuth d'une pneumonie contractée pendant le festival où son gendre Richard Wagner avait absolument voulu qu'il assiste à la première de son opéra Tristan und Isolde.
 
 
 
 
La Rhapsodie espagnole, inspirée de nombreux thèmes ibérique, dont la Folia qu'on entend dès le début de l’œuvre, n'est pas une série de variations comme les autres Folies d'Espagne mais plutôt un ensemble de thèmes dont le traitement et la juxtaposition doivent beaucoup au talent d’improvisateur du compositeur qui donne ici libre cours à sa fougue romantique.
 
 
 
 
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AU PAYS DE VINCENT VAN GOGH

Par Le Lutin d'Ecouves - 02-07-2011 10:29:35 - 6 commentaires

 
 
Projet 2010-2011
Vincent Van Gogh



Après Picasso, Warhol, Matisse et Modigliani, j'avais décidé de travailler sur Fernand Léger avec mes élèves de CE1-CE2 (7 à 9 ans). Las, quand je leur proposai des œuvres du peintre d'origine ornaise, j'eus juste une réaction polie.

C'est à ce moment que L... me proposa de travailler sur Van Gogh, peintre que je voulais éviter à cause des difficultés de réalisation dues à la complexité de ses toiles.

Je tiens compte de ce que me disent les enfants, surtout quand il s'agit d'une petite fille qui choisit toujours la couleur de ses chaussures en fonction de celle de ses vêtements (tout comme moi).

Donc, après une séance consacrée au visionnage d'une cinquantaine de toiles du Hollandais Violent, le travail pouvait commencer.



Etape 1 : sensibilisation
(coloriage au feutre sur feuille A3) 

Le coloriage reste le meilleur biais pour s'initier à l'univers d'un peintre. Cela permet aux enfants de pénétrer son univers mental tout en s'exprimant déjà avec une certaine liberté car je ne demande jamais de copier une œuvre mais de l'interpréter en la respectant.

Un premier travail sur les textures est ainsi opéré :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Etape 2 : Autoportrait de Van Gogh
(Pastel sur photocopie feuille A3)

En utilisant la photocopie d'un des plus célèbres autoportraits de Van Gogh, les enfants sont invités à laisser libre cours à leur imagination graphique tout en s'inspirant du style torturé du peintre.



 
 
 
 

Ce travail se prêtant bien au jeu des superpositions, voici la vidéo que je me suis amusé à réaliser avec le travail des enfants :
 



Etape 3 : Portraits croisés
(Pastel sur photocopie A4)

Même technique mais cette fois-ci, chaque élève doit faire le portrait graphique d'un camarade et inversement. Ces travaux servent d'illustration à une réalisation de portraits en expression écrite. La technique est Warholienne mais je demande aux enfants de s'inspirer du précédent travail sur Van Gogh.
 

 
 
 
 
 
 

 
 
Etape 4 : Etude d'un morceau de tableau
(Pastel sur feuille 50x35) 

Considérant le travail sur un tableau entier trop complexe à cet instant du projet, je demande aux enfants de choisir des morceaux de tableaux qui leur plaisent et de les reproduire cette fois-ci à main levée après étude au crayon.
 
Mon but est de faire entrer concrètement les enfants à l'intérieur de l’œuvre. On a ainsi des morceaux de paysages, de ciels et de prairies. Le résultat frise l'impressionnisme, l'abstraction et parfois même le cubisme :
 

 
 
 
 
 
 

 
Etape 5 : Réalisation d'un tableau d'après Van Gogh
(Pastel sur feuille 60x40)

Le but est de reproduire un tableau en gardant sa liberté esthétique tout en respectant un cadre donné.  Le travail est assez complexe mais les enfants sont suffisamment familiarisés avec Van Gogh pour se lancer.

 

Si certains (surtout les plus jeunes, plus spontanés) boucleront ce travail en trois heures, d'autres mettront le dernier trimestre entier (9 séances) pour terminer leur œuvre. Tous peuvent être fiers du travail accompli.






 
 
 

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