CHANSONS DE FEMMES
Le Lutin d'Ecouves

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CHANSONS DE FEMMES

Par Le Lutin d'Ecouves - 22-12-2007 19:33:40 - 1 commentaire

 La Musique Européenne au Moyen-Age

Episode 3

Par Le Lutin d'Ecouves
admirateur transi de la gent féminine 

 

 

Les mœurs de l’Occitanie médiévale des XIème et XIIème siècles accordaient aux femmes un degré de liberté politique et artistique bien supérieur à celui dont elles ont pu jouir par la suite.

C’est la grande époque des trobairitz, femmes nobles et cultivées qui, à l’instar des troubadours, tenaient le haut du pavé de la vie artistique des cours du sud de la France.

L’histoire a surtout retenu le nom de Béatrice de Die, Béatrice de Romans ou Iseut de Capio.

 

 Béatrice comtesse de Die
(vers 1200) 
 

 

Plus tard, au crépuscule de l’art des troubadours, les poètes de cours du nord appelés trouvères reprirent le flambeau et composèrent une musique moins complexe avec des textes moins ampoulés.

Plus rares furent les femmes trouvères, ce qui n’empêcha pas l’apparition d’un genre à part : la chanson de femme dans laquelle l’on abordait sans grande gêne des sujets propres aux problèmes féminins comme les avanies dues au mariage, la violence conjugale ou la sexualité.

 

 

Pour illustrer cela, je vous propose d’écouter ces trois courtes chansons en langue d'oïl aux textes simples mais fort explicites :

Soufrès Maris raconte la demande d’une future mariée de coucher avec son amant une dernière fois avant les noces :
Veuillez attendre mon mari, si cela ne vous ennuie pas. Vous m’aurez demain et mon ami cette nuit…

Toute seule passerai parle simplement de la peine d’amour d’une jeune femme qui a éconduit son amoureux et qui le regrette :
Je passerai toute seule le vert bocage puisque je suis sans compagnie. J’ai perdu mon ami par ma faute…

Por coi me bait mes maris narre la plainte d’une femme battue qui imagine des mesures de rétorsion envers son mari violent :
Pourquoi mon mari me bat-il? Pauvre de moi! Je ne lui ai rien fait, je n'ai pas dit de mal de lui! Je n'ai fait qu'embrasser mon ami quand j'étais toute seule. Et s'il m'empêche de continuer et de vivre ma vie, je le ferai traiter de cocu, c'est sûr ! Je sais ce que je vais faire et comment je vais me venger : je coucherai avec mon ami, toute nue.

 

 

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1 commentaire

Commentaire de Bambi posté le 22-12-2007 à 19:45:08

merci pour ce bout de culture peu connue - promets moi de faire un bulletin sur Bettina Brentano/von Arnheim, ma féministe preferée...

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