La famille Hotteterre est issue de La Couture, dans l'Eure, qui était à l'époque un important lieu de la facture des instruments à vent. Loys Hotteterre, l'arrière grand-père de Jacques y était tourneur sur bois. La famille s'est ensuite installée à Paris où elle ouvrit une fabrique d'instruments à vent. Ce sont les Hotteterre qui ont perfectionné la flûte traversière (tout comme le hautbois) pour l'amener à un niveau technique qui lui permit d'égaler la flûte à bec, jusque-là plus usitée, et progressivement de la supplanter.
C'est Jacques Martin qui coupa l'instrument en trois parties et lui ajouta une clé. Il gardera globalement cette architecture jusqu'à ce que Boehm invente la flûte moderne en métal pourvue du système actuel de clés.
Jacques Martin Hotteterre était, non seulement facteur d'instruments mais aussi musicien (basse de viole, hautbois, flûte) à la Couret pédagogue. On lui doit deux traités sur la flûte traversière et autres instruments à vent.
L’extrait présenté est construit comme une ouverture à la française : un prélude suivi d'une fugue digne des plus belles écrites par Bach. L'aspect légèrement mélancolique de cette musique vient de l'accord des instruments sur la flûte Hotteterre en La 392Hz, ce qui donne un son moins brillant que la musique italienne de l'époque (à Venise, le diapason montait jusqu’à 460Hz) mais plus riche et expressif.